Jugé pour vol aggravé, Ibrahima Kalil Dabo a été reconnu coupable cette semaine au tribunal correctionnel de Dixinn. Cet ancien adjudant-chef, radié des effectifs de la police nationale, était accusé de s’être introduit nuitamment dans une école pour commettre un vol. A la barre, il a reconnu les faits d’autant plus qu’il a été pris « la main dans le sac ». Pour la répression, le prévenu a écopé d’une peine de 2 ans et 6 mois d’emprisonnement, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Né en 1990 à Conakry, Ibrahima Kalil Dabo est un adjudant-chef, radié de la police. Domicilié au quartier Simanbossya, il est célibataire et père de 3 enfants. Devant ce tribunal, il est accusé d’avoir frauduleusement soustrait l’évaporateur d’un climatiseur. Des faits qu’il a reconnus à la barre. « Ce jour-là, j’étais de passage, et j’ai vu l’évaporateur par terre. C’est ainsi que je l’ai pris pour rentrer avec », a-t-il déclaré.
Prenant la parole, la partie civile, Noumoukè Condé, né en 1980 à Faranah, ingénieur en Télécommunication, a démenti la déclaration du prévenu. Selon lui, le prévenu Ibrahima Kalil Dabo a volé l’évaporateur dans la cour de l’école de son père et qu’il a même vandalisé les vitres et les autres climatiseurs qui se trouvent dans ladite école. « Il n’y a que le mur qui nous sépare, c’est mon voisin direct. Il y a un mois, à l’école de mon feu père, on a constaté assez de types de vol et on était vraiment inquiet, on se demandait qu’est-ce qu’on peut bien voler dans une école. Alors, je suis allé chercher un vigile. Dans cette procédure, un colonel qui était une connaissance à moi m’a fait savoir que ce genre de vol ne sont effectués que par quelqu’un de mon quartier, qui me connaît très bien. C’est dans ce cadre que j’ai avisé tout le quartier au cas où il entendrait un bruit, de me prévenir à n’importe quelle heure, je viendrais. Et effectivement, ce jour-là, quand il s’est introduit dans la cour, pendant qu’il s’activait, il a émis un bruit assourdissant et les voisins m’ont appelé parce que moi j’habite à Nongo. Quand on m’a informé entre minuit et 1heure, je suis allé prendre une pick-up de gendarme pour me rendre sur les lieux. A mon arrivée, j’ai trouvé que le quartier s’était mobilisé autour de la cour de l’école, et comme il n’avait plus le choix, vu que maintenant les jeunes jetaient des cailloux à l’intérieur, il a voulu escalader le mur. C’est comme ça qu’il a été attrapé ».
Poursuivant, Noumoukè Condé va demander que justice soit rendue tout en exprimant ses inquiétudes. « Vraiment, je demande justice parce qu’on a beaucoup souffert dans ce quartier par sa faute. On ne se sent plus en sécurité à sa présence. Il est un adjudant-chef radié de la police et on ne sait pas pourquoi. Donc, je demande au tribunal d’en tenir compte dans sa décision. Même sa grand-mère, qui est aujourd’hui âgée de 103 ans, m’a confié hier qu’il n’a pas hésité à lui dérober une aumône de 20 millions de francs guinéens, obtenue pour un décès à la mosquée », a fait savoir la partie civile.
Dans ses réquisitions, le ministère public a demandé au tribunal de retenir le prévenu dans les liens de la culpabilité. Pour la répression, de le condamner à une peine d’emprisonnement de 2 ans, et de tenir compte des réclamations de la partie civile.
Dans sa décision, rendue sur siège, le tribunal a déclaré Ibrahima Kalil Dabo coupable des faits de vol aggravé. Par conséquent, il l’a condamné à une peine de 2 ans 6 mois d’emprisonnement et au paiement de l’évaporateur du climatiseur et à la réparation de tous les biens qui ont été vandalisés lors du vol.
Mariama Barry pour Guineematin.com