Malgré l’évolution de la science et de la médecine, bon nombre de personnes se tournent encore vers la médecine traditionnelle pour soigner certaines pathologies. C’est le cas de beaucoup de femmes qui, avec l’affluence sur les réseaux sociaux, surtout dans le domaine de la santé sexuelle, utilisent des plantes, sans consulter des spécialistes. Cette pratique, bien qu’elle soit minimisée, est à la base de plusieurs problèmes sanitaires rencontrés dans les hôpitaux. Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com ce mercredi, Dr Aïssatou Bah, médecin généraliste, est revenue sur les inconvénients de cette pratique avant de prodiguer d’utiles conseils.
D’entrée, Dr Aïssatou Bah a indiqué les cas dans lesquels les femmes font souvent recours à ce traitement à base produits de la pharmacopée, avant de revenir sur les conséquences que cela pourrait entraîner. « Selon mon constat, plusieurs femmes se tournent vers ces pratiques pour traiter des problèmes d’infections, d’hémorroïdes ou encore d’infertilité. Elles peuvent le faire pour d’autres cas, mais ceux-ci sont les principaux. Sauf que ces produits sont souvent utilisés sans dose ou période précise. Ainsi, dans la plupart des cas, la patiente finit par se retrouver avec des soucis plus graves que ceux qu’elle espérait soigner. Ces conséquences ou problèmes qui apparaissent après sont principalement à deux niveaux : les décoctions et la cirrhose du foie. Quand on prend les décoctions, elles peuvent entraîner une insuffisance hépatique qui peut évoluer vers une hépatite toxique et à la longue, ça peut entraîner une cirrhose du foie, et une insuffisance rénale qui peut évoluer vers la chronicité. Quand il y a la cirrhose du foie, déjà la personne est condamnée parce que là c’est un cancer du foie. S’il y’a également une insuffisance rénale chronique, à moins qu’on fasse une transplantation, il n’y a pas une autre solution à laquelle faire face si ce n’est la dialyse… »
Par ailleurs, Dr Aïssatou Bah a fait savoir que plusieurs signes peuvent indiquer que l’usage des produits de la pharmacopée est un danger. « Ces problèmes peuvent se présenter sous plusieurs signes. Quand il s’agit de l’insuffisance, de l’hépatite, la personne peut faire l’ictère et l’ascite. Quand la personne a une insuffisance rénale chronique, elle a des œdèmes, c’est-à-dire des gonflements aux membres inférieurs. Ces œdèmes seront parfois généralisés et la personne tombe dans un tableau d’anasarque, un ballonnement du corps. Et ces problématiques sont, le plus souvent, fatales et très difficiles à traiter », a-t-elle expliqué.
En outre, Docteur Aïssatou Bah a apporté des conseils à ces personnes qui s’adonnent à ces pratiques. « Sachez d’abord que seul un médecin est censé prescrire un traitement. Ces personnes qui vous invitent à utiliser ces produits sur les réseaux n’ont aucune expérience du domaine. Les gens suivent la tendance et se mettent à consommer des choses sans au moins chercher à respecter les doses. La médecine traditionnelle n’est pas mal en soi, mais elle peut être fatale lorsqu’elle est mal exploitée. Lorsque vous êtes malades, allez vers les structures de santé et confiez-vous à des médecins qui pourront à partir de là vous soumettre à des traitements adéquats et sans risques », a-t-elle déclaré.
Fatoumata Bah pour Guineematin.com
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