Inondations à Conakry : ce que demande Elhadj Karamba Diaby aux services de l’urbanisme

Elhadj Karamba Diaby, imam de la grande Mosquée Banlieue à Kindia

Les importantes inondations qui ont frappé Conakry le weekend dernier continuent de polariser les débats à travers la Guinée. Alors que de nombreuses causes sont évoquées pour expliquer l’origine de la catastrophe, les sensibilisations ne manquent pas pour inviter les citoyens et l’Etat à jouer chacun son rôle. Le sermon du vendredi, 30 août 2024, a porté sur cette problématique, mettant en lumière la préoccupation du moment. A la grande mosquée Banlieue, dans la commune urbaine de Kindia, l’imam Elhadj Karamba Diaby a dénoncé le laisser-aller dans les constructions anarchiques. Celui qui est en même temps le secrétaire préfectoral des affaires religieuses de Kindia en a profité pour prodiguer d’utiles conseils pour éviter la répétition de ce genre de drames, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Elhadj Karamba Diaby, secrétaire préfectoral des affaires religieuses de Kindia, est revenu sur les conséquences causées par les inondations à Conakry. « Aujourd’hui, notre sermon a porté essentiellement sur les fortes pluies qui s’abattent sur Conakry actuellement. La pluie est une denrée nécessaire, si elle devient rationnelle. Mais dès qu’elle déborde, elle entraîne des dégâts et des conséquences. Regardez ce qui se passe dans notre capitale, Conakry. Les pluies torrentielles ont été à la base de la destruction de plusieurs domaines, des biens immobiliers. Des gens ont perdu leur vie, des véhicules emportés par les eaux… Nous avons fait des prières et bénédictions ».

Dans son intervention, l’imam a tenté de dégager les causes de ces inondations aux conséquences dramatiques. « La construction anarchique, la décharge des ordures dans les caniveaux sont à la base de cette catastrophe. Pourtant, quand on bloque l’eau sur son passage, force est de reconnaître qu’elle se créera une route. Nos cours d’eau, notamment l’océan, les rivières et autres, sont transformés en maison. Les autorités ont soutenu ceux qui ont les moyens pour pousser la terre au bord de la mer pour construire des immeubles, des étages. Ce sont ces pratiques qui entraînent des dégâts, de lourdes conséquences et ses corollaires dans notre capitale », a indiqué Elhadj Karamba Diaby.

Devant ce danger permanent, le secrétaire préfectoral des affaires religieuses de Kindia prodigue des conseils pour éviter le pire. « Nous demandons aux guinéens, aux travailleurs de l’urbanisme, avec toutes les potentialités que nous avons de construire notre pays à travers des maisons, de faire de lotissement, de suivre les directives données par le département de tutelle, à savoir le Ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la récupération des domaines spoliés de l’Etat. Le fait de ne pas respecter leurs instructions, c’est ce qui nous plonge dans cette catastrophe. Il y a certains parmi nous qui ont privilégié l’argent que la terre. Ils savent qu’il y a des domaines où on ne doit pas bâtir une maison ; mais, ils cèdent aux gens pour que ceux-ci habitent là-bas. Ils auront gagné l’argent pour remplir leurs poches. Et les conséquences ne leur disent rien absolument. Que chacun fasse son travail. L0es travailleurs de l’habitat n’ont qu’à travailler dans le respect des règles de l’art. On ne doit pas construire partout, si ce n’est pas autorisé ou permis. Si vous insistez, un jour la pluie détruira tout sur son passage… Bref, qu’on ne jette pas les ordures dans les fossés, ne construisons pas dans le bas-fond où le lit des cours d’eau » a-t-il conseillé.

Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 628 516 796

Facebook Comments Box