Assassinat d’Elhadj Hassimiou à Conakry : un membre de la famille demande aux autorités de « redoubler d’efforts »

Dr Mamadou Sita Barry, imam de la mosquée de Kobaya, secteur 7

L’assassinat d’Elhadj Hassimiou Diallo dans la nuit du jeudi 30 août 2024 à Conakry continue de créer de l’émoi dans la cité. Une délégation conduite par le Premier ministre, Amadou Oury Bah, a présenté les condoléances à la famille éplorée ce dimanche 1er septembre 2024, au secteur Kinifi, relevant du quartier Kobaya, dans la commune de Lambanyi. À cette occasion, la famille, les proches, la coordination Haali Pular, ont demandé au gouvernement plus de sécurité pour les citoyens et leurs biens, particulièrement dans le quartier Kobaya, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Alors que les assaillants de Elhadj Hassimiou Diallo sont dans la nature, le quartier Kobaya a connu 3 autres attaques en moins de 48 heures. Une situation qui suscite beaucoup d’inquiétude sur les lieux.

Docteur Mamadou Sita Barry, imam de la mosquée de Kobaya, secteur 7, attire l’attention du gouvernement sur l’insécurité galopante dans la zone. « Monsieur le Premier ministre, des assaillants armés se sont introduits dans la concession de Elhadj Hassimiou Diallo alors que ce dernier dormait tranquillement. Après avoir pris des sommes importantes d’argent et des objets de valeur, ils n’ont pas hésité à tirer sur lui, entraînant sa mort. Comme si cela ne suffisait pas, sa famille a été aussi victime d’une attaque le lendemain, les téléphones et une importante somme d’argent ont été emportés. Elhadj Hassimiou Diallo était très pieux et respectueux, il était comme le père de la jeunesse de ce secteur, car sa porte était ouverte à la jeunesse. Nous souhaitons attirer votre attention sur la nécessité de renforcer les mesures de sécurité dans toute la République, particulièrement chez nous ici. Pendant cette semaine, nous avons enregistré 3 attaques en moins de 48h », a-t-il déploré.

Pour sa part, Mamadou Oury Diallo, représentant de la famille, a exprimé son inquiétude face au manque de sécurité.

Mamadou Oury Diallo, représentant de la famille

« Nous sommes inquiets parce qu’on a tué quelqu’un qui était bien pour la société. Comme nous vous avons vu ici, cela va nous mettre dans la tranquillité beaucoup même, il faut nous aider.  Nous sommes très contents de votre visite à commencer par le Premier ministre, la coordination Haali Pular. Nous demandons au ministre de la sécurité de nous aider. Toutes ces armes ont été quittées où ? C’est la sécurité qui est chargée de ça. Chaque jour, vous entendez partout en Guinée des situations pareilles. Les difficultés, nous les rencontrons tous, maintenant que quelqu’un travaille, revient chez lui dormir, il est tué sur place, cela ne va pas plaire. À l’heure actuelle, c’est les citoyens lambda qui sont dans des difficultés, parce que les bandits ne rentrent pas là où se trouvent les ministres. Nous savons que vous êtes inquiets pour nous, mais redoublez d’efforts. Pendant la journée, dans tous les carrefours, les policiers sont visibles sur la route, devant les véhicules. Mais à la nuit tombée, tu ne vas pas les trouver, ni les gendarmes ou militaires. La sécurité manque beaucoup », regrette-t-il.

Dans le même sillage, Elhadj Ibrahima Onatol Diallo, 1er vice-président de la Coordination nationale des Fulbé et Haali Pular de Guinée, a exprimé son inquiétude avant de dire qu’il compte sur l’État pour la sécurité des citoyens.

Elhadj Ibrahima Onatol Diallo, 1er vice président de la coordination nationale des Fulbe et Haali Pular

« Cette nouvelle, pleine de surprises et de déception, est tombée. Nous avons tous appris l’assassinat de ce citoyen qui est un homme correct, respecté, qui fait fidèlement son travail. Nous avons appris cette terrible nouvelle qui a plongé sa famille, ses proches, tous les ressortissants de Labé, de Kouramangui vraiment dans la tristesse, dans l’émotion. Je dois dire que c’est une situation préoccupante, parce que lorsqu’on apprend de telles informations, on est pris d’émotion et de tristesse. La sécurité est mère de la sûreté. Il est important que des mesures plus énergiques soient prises, afin que ceux qui accomplissent de tels actes soient découverts puis punis conformément à la loi. Il ne faudrait pas que nous perdions espoir, on doit résister face à ces crimes horribles, il ne s’agit de se camper dans le désespoir. Nous voulons que L’État renforce les dispositions sécuritaires, afin que de tels actes ne se reproduisent plus, parce que qui dit développement, parle de tranquillité dans le pays. La population est vraiment débordée par cette situation et nous comptons sur l’Etat », a-t-il indiqué.

De son côté, Fafa M’Bira Mané, président de la délégation spéciale de Lambanyi, demande aux citoyens de dénoncer les malfaiteurs.

Fafa M’bira Manè, président de la délégation spéciale de Lambanyi

« À Kobaya ici, j’ai cultivé ici et récolté. En Guinée, nous sommes 13 jusqu’à 15 millions d’habitants, et quand nous comptons la police ou la gendarmerie, ils n’atteignent pas 1 million. Je suis allé jusqu’au niveau de la sûreté, j’ai demandé qu’on nous aide à avoir un commissariat. Je suis allé au Haut commandement de la Gendarmerie, j’ai demandé qu’on nous aide à avoir un poste avancé. C’est ici à Kinifi que vous pouvez marcher jusqu’au niveau du goudron, vous n’allez pas rencontrer un commissariat, ni une gendarmerie. Il faut s’entraider, il est important qu’on dénonce les bandits qui sont parmi nous. Un policier ou gendarme qui est au dehors ne peut pas savoir ce qui se passe entre nous. Au lieu de se battre contre le gouvernement, il faut plutôt le faire contre les bandits », a-t-il lancé.

Ismaël Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 624 693 333

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