À Dara Labé, un petit village reculé, vit Mamadou Bah, un ancien fonctionnaire de l’État, aujourd’hui âgé de 80 ans. Ce vieil homme, qui a consacré une grande partie de sa vie au service des travaux publics, a participé activement à la construction et au bitumage de nombreuses routes à travers le pays. Cependant, malgré une carrière au service de l’État, Mamadou Bah se trouve aujourd’hui dans une situation de précarité extrême. Après avoir servi à la fonction publique depuis 1970, il se bat aujourd’hui pour être rétabli dans ses droits et appelle le Général Mamadi Doumbouya à voler à son secours, a appris Guineematin.com à travers son correspondant basé dans la préfecture, qui est allé à sa rencontre.
Mamadou Bah a pris sa retraite il y a plus de 30 ans. Mais, il n’a jamais reçu sa pension. Ce qui le plonge dans d’énormes difficultés quotidiennes.
« J’étais ouvrier parmi tant d’autres. C’est en 1967 que nous avons été recrutés au compte du service des Travaux publics (TP). Après quelques années, nous avons intégré la fonction publique, en 1970. Après la mort de Sékou Touré, nous avons travaillé pendant les cinq premières années du régime du général Lansana Conté (1984-1989) avant d’aller à la retraite. Mais, j’ai rencontré assez de difficultés. Après cette retraite, nous avons constitué nos dossiers pour les amener au niveau des Finances à Conakry pour ma pension. On l’a fait à trois reprises, mais sans suite favorable. Toutes les démarches administratives pour tenter de toucher ma pension ont été infructueuses, me laissant démuni et dépendant de la générosité de mes voisins et des bonnes volontés de mon village. Actuellement, l’un de mes fils détient tous mes papiers à Conakry et se bat pour voir si je pourrais entrer en possession de la pension pendant mon vivant, mais en vain. Pour survivre, j’ai installé une petite table où je vends des articles de première nécessité, tels que des bonbons, des biscuits et d’autres petites choses dont les villageois ont souvent besoin. Mais ces modestes revenus ne suffisent pas à subvenir à mes besoins, surtout à un âge où j’aurais dû profiter d’une retraite paisible », explique Mamadou Bah.
Avec une grande humilité, Mamadou Bah lance un appel aux autorités guinéennes. « Je demande au Général Mamady Doumbouya et à toutes les autorités guinéennes pour qu’elles interviennent et me permettent enfin de bénéficier de ma pension de retraite. Même si le montant est modeste, il représente pour moi l’espoir de vivre dignement le peu de temps qui me reste. Je souhaite seulement avoir ce qui m’est dû après tant d’années de service loyal au pays », a-t-il laissé entendre.
Cette situation met en lumière les difficultés que rencontrent de nombreux retraités en Guinée, privés de leurs droits et contraints de vivre dans la misère après des décennies de service. Le cas de Mamadou Bah n’est malheureusement pas isolé, et il est grand temps que les autorités prennent des mesures pour garantir à tous les retraités un accès à leur pension, qui est non seulement un droit, mais aussi une reconnaissance de leurs efforts passés.
Depuis Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com