Conakry : un militaire bénévole condamné pour avoir porté une chemise du Groupement des Forces Spéciales

Forces spéciales

Le jeune Mohamed Camara, un bénévole de l’armée, a été condamné par le tribunal correctionnel de Dixinn ce lundi, 02 septembre 2024. Jugé pour usurpation de titre, de fonction, d’uniforme, de signe et d’emblème, il a écopé d’une peine de 3 mois de prison, assortis de sursis, pour avoir porté une chemise du Groupement des forces spéciales (GFS), unité d’élite de l’armée qui a renversé Alpha Condé le 5 septembre 2021. A la barre, il a reconnu les faits et demandé pardon au tribunal, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

En détention depuis le 27 juillet 2024, Mohamed Camara était jugé pour usurpation de titre, de fonction, d’uniforme, de signe et d’emblème. En effet, il lui est reproché d’avoir porté une chemise décorée Groupement des Forces Spéciales (GFS) sans autorisation

Il s’agit d’une chemise appartenant à son ami, élément du groupement des Forces spéciales. Mohamed Camara, bénévole dans l’armée, aurait pris la tenue sans le consentement de son ami. C’est la raison pour laquelle il s’est retrouvé à la barre du tribunal de Dixinn, devant la juge Damba Oularé, pour être jugé.

Né en 2003, Mohamed Camara, a expliqué ce qui s’est passé avant d’exprimer ses regrets. « Chaque fois, mon ami, s’il quitte le boulot, nous partons faire du sport. J’ai pris l’habitude de porter la chemise de mon ami ou c’est écrit Groupement des forces spéciales (GFS). Quand j’ai commencé à porter cette chemise, mon papa m’a dit de ne pas la porter, que ça risque d’être source de problèmes. Mais parfois, je me cache de lui. Je portais cette chemise chaque jour en faisant du sport avec mon ami, qui est en fonction. Pour moi, c’est une simple chemise que tout citoyen peut porter. Je ne savais pas qu’on allait en arriver là. Ce jour-là quand même, j’ai porté la chemise de mon ami sans son consentement. Je regrette. Cela ne se reproduira plus jamais », a-t-il promis.

Le représentant du Ministère public, tenant compte de l’attitude du prévenu, a demandé des circonstances atténuantes pour lui. « Il reconnaît les faits. À l’écouter, il n’est pas habitué seulement, il n’a pas écouté son père. Il a promis qu’à sa sortie, il ne va plus porter une chemise qui a été décorée. Heureusement, son papa est policier. Nous requérons des circonstances atténuantes pour le prévenu. En application des dispositions des articles 116 et 117 du code de procédure pénale, nous demandons de le retenir dans les liens de la prévention. Pour la répression, de le condamner à 3 mois d’emprisonnement », a dit le procureur.

Pour sa propre défense Mohamed Camara dira : « Je ne le savais pas. Je demande au tribunal de me pardonner ».

Le Tribunal, « après en avoir délibéré, conformément à la loi, sur l’action publique, déclare le prévenu Mohamed Camara coupable des faits à lui reprocher. Pour la répression, le condamne à 3 mois de prison, assortis de sursis, et au paiement d’une amende de 500 000 francs guinéens ».

Après 5 semaines de détention à la maison centrale de Coronthie, Mohamed Camara recouvre la liberté.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

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