Malgré l’interdiction temporaire de l’exploitation artisanale de l’or en Guinée, la pratique est loin d’être abandonnée. Des orpailleurs de Mandiana accusent Tidiane Koita, président de l’Union nationale des orpailleurs, d’avoir convoyé des machines pour exploiter de l’or dans le district de Konkoye, relevant de la sous-préfecture de Dialakoro. Des réunions se sont déjà tenues à Mandiana pour dénoncer le laisser-aller dans cette affaire. Les orpailleurs disent être prêts à se battre pour empêcher Tidiane Koita de détruire l’environnement sur les lieux, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.
Le porte-parole de ces orpailleurs de Mandiana, Mamady Djéliba Kamissoko, a expliqué les raisons de leur colère.
« Nous allons protéger notre environnement. Personne n’a le droit de venir détruire ce qu’il y a ici. Quand le gouvernement a pris la décision d’arrêter toutes les activités minières artisanales, nous qui sommes des pauvres, nous avons respecté la décision. Donc, personne n’a le droit, parce qu’il a beaucoup d’argent, de venir avec des poclins ou bien avec des concasseurs pour travailler. Si c’est l’affaire des concasseurs-là, nous tous on peut en acheter. Mais, l’État a dit d’arrêter l’exploitation, que ce n’est pas bon pour notre environnement ; et c’est pour deux mois. On doit tous suivre ça. Mais à notre grande surprise, on voit que les responsables des activités minières qui sont à Conakry, qui viennent de Tidiane KOITA, ont envoyé des appareils pour travailler de façon artisanale, en exploitant l’or, précisément au district de Konkoye, dans la sous-préfecture de Dialakoro. Donc, ceux qui doivent respecter ça ne peuvent pas venir travailler et arrêter le travail des autres citoyens », dit-il.
Par ailleurs, Mamady Djéliba Kamissoko dénonce le deux poids deux mesures des autorités dans cette situation. « Si les poclins doivent travailler, les poclins qui ont été arrêtés ici avant, qui sont garés au camp, doivent d’abord commencer à travailler. Mais, on ne peut pas arrêter pour les pauvres, et laisser les riches continuer, comme Tidiane KOITA. Ça ne passera pas. Nous quand même, on est vigilant, parce qu’on nous a informés, on a vu qu’à Konkoye que des poclins sont déjà arrivés, avec de grands concasseurs chinois, qui sont prêts à travailler pour Koita. On a tenu deux réunions… A Siguiri, ils ont fait la même chose. Mais les citoyens de Siguiri, comme Kéoulen, n’ont pas accepté. Ils disent qu’à Siguiri, personne n’a le droit de gâter l’environnement. Nous aussi, ici c’est chez nous. Donc, ceux qui ont prix de l’argent avec KOITA en lui disant qu’il va travailler ici à Mandian se trompent », a-t-il laissé entendre.
A noter que toutes nos tentatives pour joindre Tidiane Koita sont restées vaines.
De Mandiana, Mamady Konoma Kéita pour Guineematin.com
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