Comme indiqué précédemment, la rentrée scolaire est fixée par le Ministère de l’Enseignement Pré-Universitaire et de l’Alphabétisation (MEPU-A) au mercredi 25 septembre 2024. De nombreux parents d’élèves et responsables d’écoles disent leur surprise devant cette décision, que certains dénoncent carrément. Interrogé à ce sujet par un reporter de Guineematin.com hier mardi, 03 septembre 2024, le directeur des Écoles Albert Bauer, au quartier Kakimbo, dans la commune de Ratoma, estime que le moment est mal choisi pour cette ouverture des classes.
Aboubacar Demba Camara, directeur des études des Écoles Albert Bauer, pense que le début des cours ne connaîtra pas d’engouement. « C’est une annonce des autorités et on ne fera que s’y plier. Sinon, à mon humble avis, la date est très mal choisie. Tenant compte des circonstances, la conjoncture actuelle, je suis sûr que beaucoup d’élèves ne viendront pas cette première semaine. Peut-être que la deuxième semaine aussi serait perturbée puisque le 03 octobre, ce sera un jeudi. Sauf le 07 octobre. J’ai vécu cette expérience, beaucoup attendent après la fête d’indépendance pour venir à l’école. Le premier responsable a parlé, on est obligé d’ouvrir les portes des écoles. Peut-être qu’ils ont bien réfléchi…. Certainement, si on dit le 25 septembre, d’ici le 04 octobre, tout serait prêt, c’est une politique. Mais même s’ils le font, ça va devenir la même chose. Je connais la mentalité du guinéen », a dit Aboubacar Demba Camara.
Par ailleurs, le directeur des études des écoles Albert Bauer a déclaré que la conjoncture économique actuelle empêche les parents d’élèves d’être prêts pour la rentrée scolaire. « Je me mets toujours à la place des parents. Même dans les écoles publiques, c’est devenu de l’argent. Si tu n’as pas les moyens, ton enfant ne pourra pas étudier, l’effectif est pléthorique. Heureusement qu’ils ont accepté les écoles privées ; et là aussi, les moyens ne sont pas là. Nous ici, on est l’école la moins chère de Kipé. Malgré ça, les gens viennent discuter le prix, ils sont habitués à discuter parce que les moyens ne sont pas là. La vie est dure et chère actuellement. Ton revenu par exemple, si tu as 5 ou 6 enfants, je me demande comment t’en sortir surtout si tu veux que tes enfants étudient dans les écoles privées. Imaginez quelqu’un qui vit au jour le jour…. Les fournitures scolaires coûtent chères, la scolarité aussi, tout coûte cher. Le moment est dur pour tout le monde », a-t-il laissé entendre.
En outre, Aboubacar Demba Camara lance un appel au ministre de l’Enseignement Pré-universitaire et de l’Alphabétisation et aux parents d’élèves. « Le ministre qui est venu, je prie Dieu qu’il puisse y arriver. Il est certainement motivé, parce que celui qui veut très bien faire, on te piétine jusqu’à ce que tu retournes. Je vais leur dire d’être rigoureux, surtout de suivre les inspecteurs qui viennent sur le terrain, qu’ils sachent qu’ils sont là pour que chacun fasse son travail. Côté parents, il y a énormément de problèmes. Quand leurs enfants échouent, ils ne veulent que leurs enfants reprennent la même classe et pourtant ils n’ont pas le niveau. C’est ce qui fait que quand les gens arrivent à un certain niveau, ils ne peuvent pas écrire deux ou trois phrases sans fautes. La préparation d’un enfant, il faut accepter. Côté paiement, il faut faire savoir à l’enfant avant de venir à l’école que vous gagnez difficilement l’argent », a-t-il souligné.
Ismael Diallo pour Guineematin.com
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