“Il m’appelle un jour dans son bureau me disant ceci : avant ton arrivée, j’ai été voir un charlatan qui m’a fait la description de la personne qui viendra ici comme Secrétaire Général et dès que je t’ai aperçu le Jour de ton installation, je me suis directement rappelé de ce que le marabout m’avait prédit. Tu es une bénédiction pour Sanoyah, particulièrement pour moi. Il faudrait mettre en tête que tu appartiens désormais à deux Hommes, car je n’arrive pas à résister face à toi. Je ne dirai pas que je t’épouserai, mais je ferai tout pour te séparer de ton Mari”, rapporte la secrétaire Mariame Condé dans une plainte adressée à la gouverneure de la ville de Conakry.
S’agit-il d’un début de déboires administratifs (et peut-être même judiciaires) pour le président de la délégation spéciale de Sanoyah ? Rien n’est encore sûr, mais Aly Manden Mansa Keïta est visé par une plainte pour “harcèlement”. Ladite plainte date du 29 juillet dernier, et elle vient de fuiter. Elle a été formulée par la secrétaire générale, Mariame Condé, et adressée à la gouverneure de la ville de Conakry, Général M’mahawa Sylla.
Selon la plaignante, le harcèlement dont elle est victime de la part Aly Manden Mansa Keïta a commencé quelques semaines après son installation au poste de secrétaire générale de la commune de Sanoyah. Mariame Condé affirme avoir subi le “comportement irritant et vexatoire” de son président de délégation spéciale.
“Depuis trois (3) semaines de mon installation, je subis des agissements hors normes de collaboration de sa part. D’abord à mon arrivée, j’ai trouvé un climat de tension entre lui, les Conseillers et le Vice-Président. Chose que j’ai rapidement résolu, afin que nous puissions travailler dans l’harmonie et la concorde. A deux semaines de mon installation, il m’a offert une voiture que j’ai refusée, car ce n’était pas un véhicule de service mais un cadeau personnel, ce que je n’ai pas apprécié. Ensuite, il m’appelle un jour dans son bureau me disant ceci : avant ton arrivée, j’ai été voir un charlatan qui m’a fait la description de la personne qui viendra ici comme Secrétaire Général, et dès que je t’ai aperçu le jour de ton installation, je me suis directement rappelé de ce que le marabout m’avait prédit. Tu es une bénédiction pour Sanoyah, particulièrement pour moi il faudrait mettre en tête que tu appartiens désormais à deux Hommes, car je n’arrive pas à résister face à toi. Je ne dirai pas que je t’épouserai, mais je ferai tout pour te séparer de ton Mari”, affirme-t-elle dans sa plainte.
Suite à ces propos, Mariame Condé confie qu’elle a créé un “climat de méfiance” à l’égard de son patron. Mais, cela ne lui a valu que des réprimandes et des corvées qui la retenaient au bureau jusqu’à 22 heures.
“J’ai créé un climat de méfiance qu’il n’a pas supporté, qui lui poussait à me traiter comme sa secrétaire particulière. Il criait sur moi et me renvoyait de son bureau, et cela à plusieurs reprises. Il ne m’envoyait des courriers dits urgents qu’à 17h et me disait qu’il faut finir le même jour avec assez d’agissement et des cris. Ces travaux me retenaient au bureau jusqu’à 22h, pendant que j’habite jusqu’à Koloma. Je ne pouvais plus supporter un tel rythme de travail stressant”, soutient-elle.
Face à cette situation inique, Mariame Condé dit avoir pris l’initiative d’affronter son “harceleur”, Aly Manden Mansa Keïta, pour lui expliquer les conséquences de ses agissements sur la collaboration et la qualité du service à la commune. Le mis en cause lui aurait promis de “changer”. Mais cette promesse n’a été que du vent.
“Pour attirer son attention, je suis allée le voir, Monsieur le président, je viens attirer votre attention sur certains comportements que vous faites à mon égard. Je ne sais pourquoi ces choses ne font pas avancer un service et créent un climat de tension. Donc j’aimerai que vous changiez cette façon de faire, parce que je ne veux pas qu’on se dispute ici et attirer l’attention de nos collaborateurs. Ce jour, il a promis de changer, mais en vain. Le lendemain de notre échange, dans le souci d’améliorer notre cadre de travail, je lui ai fait la proposition de tenir une réunion d’information générale avec les conseillers, car j’ai eu à constater qu’il ne les soumettait pas les actes et décisions qu’il prenait”, a-t-elle indiqué.
En plus de ce harcèlement lié aux avances qu’elle a refoulées, la secrétaire générale de la commune de Sanoyah soutient qu’elle a aussi été prise à partie par Aly Manden Mansa Keïta à cause du fait qu’elle a pointé doigt le “détournement des recettes” de la commune.
“En second lieu, le but de notre désaccord était autour de la « Lettre ouverte » que les conseillers lui ont adressée. Il s’agissait entre autres du recrutement des agents au compte du service financier du cadastre, qui enrôlaient et recouvraient en son nom personnel et le détournement des recettes de l’État civil en sa faveur. Suivant les recommandations faites par le Conseil Communal lors de la réunion autour de la lettre ouverte, j’ai fait appel à ces personnes en leur demandant d’arrêter toutes les activités, me faire la situation du service depuis sa mise en place et aussi, de m’envoyer les quittances des versements effectués. Informé de cela, il s’est mis dans tous ses états d’âme. Habillé dans son habit de simbo tout en fétiches, disant ceci : je ne suis pas bon aujourd’hui, quiconque blague avec moi me trouvera sur son chemin. Ces faits ajoutés aux uns et aux autres en me traitant de tous les noms devant certains conseillers qui peuvent témoigner. Excédée et traumatisée, j’ai aussi réagi. Il est allé jusqu’à vouloir lever la main sur moi”, accuse Mariame Condé.
Joint au téléphone par un reporter de Guineematin.com dans la matinée de ce mercredi, 4 septembre 2024, Aly Manden Mansa Keïta a balayé d’un revers de la main ces allégations. Il crie au “chantage” et au “dénigrement” contre sa personne.
“Lisez encore très bien cet écrit (la plainte), vous comprendrez qui est la personne et qu’est-ce qui est caché derrière la lettre. C’est un chantage, un dénigrement pour chercher à ternir mon image dans une fausseté qui ne dit pas son nom. Moi j’ai six filles, j’ai six grandes sœurs. Donc, ce qu’elle raconte n’est pas de mon comportement. Mais puisqu’ils perdent d’arguments pour m’abattre et m’enlever dans mes fonctions, il faut aller utiliser ses propres stratégies. Mais Dieu rendra justice. Je jure sur le Saint Coran qu’il n’y a jamais eu ça (le harcèlement). C’est un simple chantage. Et derrière la femme (Mariame Condé), il y a d’autres personnes”, s’est défendu le président de la délégation spéciale de Sanoyah.
Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com
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