Ces dernières années, la Guinée est constamment sur le banc des accusés pour des violations des droits de l’homme. Au moins 50 personnes ont été tuées dans le pays entre janvier et juin 2024, selon un récent rapport des Nations Unies.
Interrogé ce jeudi, 5 septembre 2024, sur ces tueries lors des manifestations sociopolitiques surtout à Conakry, le Premier ministre a qualifié cette situation d’intolérable. Bah Oury souhaite que des enquêtes soient menées sans complaisance et il assure qu’il est de la responsabilité de l’Etat de veiller à la sécurité de tous les Guinéens. Il affirme que la Guinée a une “culture politicienne qui est imbibée de violence”. Mais il soutient qu’il est encore possible de résoudre les problèmes sans se donner des coups de poing.
“On ne peut pas tolérer, que dans le cadre des manifestations, et même dans le cadre du maintien d’ordre, qu’on dénombre à chaque fois des morts. Les enquêtes doivent être poursuivies sans complaisance. Et la responsabilité des commandants d’unité doit être totale pour veiller sur le comportement des hommes. Mais cela veut dire également que la loi doit s’appliquer et que la justice doit être menée jusqu’au bout. Parce que ce que vous devez savoir, l’instrumentalisation de la délinquance pour des intérêts politiciens est dans le contexte régional un élément dont on doit prendre en considération. La déstabilisation de l’Afrique de l’ouest veut dire aujourd’hui que les armes circulent… Et l’Etat guinéen a la responsabilité de veiller à ce que tous les fils et filles de ce territoire puissent vivre en sécurité. Ce n’est pas facile, mais nous veillons et nous n’allons pas nous laisser distraire par des considérations. Par exemple, si on dit qu’il faut que la liberté de manifester soit totale, mais dans aucun pays du monde cette liberté de manifestation n’est totale… Nous avons une culture politicienne qui est imbibée de violence. Mais nous sommes en train de montrer aux gens, non pas par des discours, mais par des faits et des approches, qu’on peut résoudre nos problèmes sans avoir besoin de se donner des coups de poing”, a martelé Bah Oury.
Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com
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