Un atelier de vulgarisation de l’étude du plan d’alerte et de préparation de l’implémentation du système d’alerte précoce contre les crues dans le bassin du fleuve Sénégal s’est tenu jeudi, 05 septembre 2024, au gouvernorat de Mamou. La démarche vise à échanger sur les mesures idoines pour faire face aux facteurs naturels qui affectent les populations riveraines du fleuve Sénégal dans un contexte de changements climatiques. La rencontre d’échange a été présidée par le chef de cabinet du gouvernorat de Mamou, en présence du secrétaire chargé des collectivités décentralisées de la préfecture, d’experts venus du Sénégal, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la ville carrefour.
L’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS) a été créée le 11 mars 1972 par la Guinée, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal. Son principal objectif est de promouvoir la coopération entre ses membres pour concevoir et réaliser ensemble des projets visant à préserver et à valoriser les ressources en eau du bassin. Les changements climatiques observés dans le bassin du fleuve Sénégal, combinés à une variabilité accrue des précipitations, entraînent une recrudescence de phénomènes extrêmes tels que les inondations et les sécheresses. C’est dans le cadre de la lutte contre les crues du fleuve Sénégal, qui s’étend sur près de 1 800 km et traverse un bassin versant couvrant plus de 425 000 km², que s’inscrit l’atelier de Mamou.
Madame Hawa Traoré de la cellule nationale OMVS-Guinée, représentante du coordinateur de la cellule nationale, a dégagé l’objectif de la rencontre.
« Cet atelier marque la vulgarisation de l’étude du plan d’alerte et préparation du système d’alerte précoce à travers le comité du bassin. Il a pour objectif informer et sensibiliser sur l’alerte crue, exploiter les rapports de l’atelier sur les crues et distribuer les cartes d’alertes aux postes d’information sur la crue, vulgariser les résultats de l’étude d’actualisation du plan d’alerte dans la partie guinéenne, informer et sensibiliser les populations sur la nature, l’ampleur et l’étendue des crues ainsi que les comportements adoptés en cas de montée des eaux, distribuer les cartes d’alerte aux points d’informations sur la PIC et confirmer les contacts des crues. Ces actions sont essentielles pour garantir une réponse rapide et efficace en cas de crue, minimisant ainsi les impacts sur nos communautés », a-t-elle fait savoir.
Pour sa part Kandas Condé, chef de division gestion des ressources en eau et prévention des risques au Haut-commissariat de l’OMVS à Dakar, a fait savoir que 100 sites sont identifiés et seront protégés.
« Je remercie le gouvernement guinéen pour cette belle initiative. Je rappelle que, vu le changement climatique et l’impact des populations sur l’environnement, le haut-commissariat a élaboré un plan d’alerte pour la gestion des crues provenant du barrage de Manantaly. Mais en cette période de changement climatique, on s’était rendu compte qu’il fallait prendre les devants sur les effets des changements climatiques. Cette étude du plan d’alerte concerne le plan d’alerte à des inondations de façon normale et des ruptures de barrage. En faisant cette étude, nous avons fait le tour des États avec tous les acteurs concernés puis une autre rencontre à Dakar. Cette étude demande beaucoup de moyens financiers pour atténuer les conséquences des inondations, car c’est purement naturel. Au terme de cette rencontre d’échanges, on fera beaucoup de sensibilisation. Nous allons aussi appuyer les acteurs pour atténuer les effets des inondations sur les populations touchées. C’est une recommandation principale, car c’est une protection des populations et de leurs biens. Nous avons identifié 100 sites qui seront protégés. Nous avons également identifié des zones inondables mais aussi des zones des refuges en cas d’inondations », a indiqué Kandas Condé.
De son côté, Mamadi Magassouba, membre du comité du bassin du fleuve Sénégal, s’est réjoui de cette initiative.
« C’est un ouf de soulagement pour nous, puisque nous avions des difficultés pour être opérationnel sur le terrain. Mais si on nous donne les outils nécessaires pour être sur le terrain, pour informer et sensibiliser les populations, c’est vraiment très réconfortant pour nous. Nous remercions très sincèrement l’OMVS pour cette contribution. Nous allons multiplier les sensibilisations et les informations pour lutter davantage contre les conséquences des inondations qui sont dévastatrices », a déclaré monsieur Magassouba.
Présent à cette rencontre d’échanges, Mamadi Kandia Keita, chef de cabinet du gouvernorat de Mamou, a salué la contribution cruciale des participants pour permettre à notre pays de faire face aux crues du cours d’eau.
« Nous savons que les crues peuvent avoir des conséquences dévastatrices, tant sur le plan humain qu’économique. C’est pourquoi il est impératif de mettre en place des mécanismes d’alerte et de préparation robustes. Le système d’alerte précoce que nous nous apprêtons à implémenter est un outil précieux qui nous permettra de mieux anticiper les crues et de prendre les mesures nécessaires pour protéger nos populations. Je vous encourage tous à participer activement aux discussions et aux sessions de travail de cet atelier. Vos contributions sont cruciales pour le succès de notre démarche collective. Ensemble, nous pouvons faire en sorte que notre région, notre pays, soit mieux préparé et plus résilient face aux risques de crues », a lancé Mamadi Kandia Kéita.
Il est à noter que selon la communauté scientifique, ces phénomènes devraient augmenter en fréquence et en intensité. Cette situation expose les populations du bassin à des menaces potentiellement dangereuses et risquent de compromettre la réalisation des objectifs de développement de l’OMVS. D’où la nécessité de prendre les devants pour parer à toute éventualité.
De Mamou Boubacar Ramadan Barry pour Guineematin.com
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