En Guinée, de nombreux citoyens pratiquent la sculpture pour subvenir à leurs besoins. A Conakry, on voit beaucoup de ces œuvres d’arts, faites de bois, de métal, d’argile, de verre, taillées ou modelées, aux bords des routes. Mais en cette saison pluvieuse, les sculpteurs sont confrontés à une difficulté majeure, liée à l’exposition de leurs œuvres. Marifou Bérété est un sculpteur évoluant à Ratoma centre. Rencontré, il a confié à un reporter de Guineematin.com les problèmes auxquels ils sont confrontés en cette période de l’année.
« Nous rencontrons beaucoup de difficultés en cette saison pluvieuse et avec les embouteillages, les clients se déplacent difficilement, surtout que notre tronçon est tellement petit par rapport à l’afflux des véhicules, des motos et des tricycles, cela joue beaucoup sur nous. Dès fois, on peut exposer nos œuvres, mais d’autres fois aussi, c’est compliqué. Parce qu’on peut faire sortir nos œuvres et d’un seul coup, il pleut et on est obligé de tout faire rentrer », a-t-il dit d’entrée.
Par ailleurs, Marifou Bérété se dit conscient que les guinéens commencent à s’habituer à l’art du continent, même si cela ne change pas les choses.
« A l’heure-là, les guinéens ont commencé à s’intéresser à l’art africains, il y a quelques compatriotes qui achètent. Sinon, généralement ce sont les touristes et les directeurs des ONG qui achètent beaucoup, ou qui passent des commandes. Mais actuellement, les expatriés se font rares. Donc à l’heure-là nous ne gagnons pas assez. Les temps sont durs et nous n’obtenons pas assez de clients. Cela fait trois mois comme ça que nous avons du mal à vendre nos pièces parce qu’il n’y a pas de clients », s’est-il plaint.
Parlant du prix de ces objets, notre interlocuteur explique que ça varie selon la nature de l’œuvre.
« Les prix varient selon les pièces. Chaque pièce a sa valeur. Dans ce domaine, l’ancienneté compte beaucoup. Plus la pièce est ancienne, plus le prix est élevé. Donc, c’est à l’État d’aider les artistes et les vendeurs des anciennes œuvres. Parce que la première chose dans un pays, c’est la paix. C’est après cela, que l’État peut créer des conditions favorables pour permettre aux touristes de venir visiter le pays. Mais s’il n’y a pas cela, il sera difficile pour qu’un pays se développe », a-t-il laissé entendre.
Guy Pascal Guilao est peintre depuis une cinquantaine d’années. Selon lui, contrairement à ce qu’on pense, la saison pluvieuse est le moment le plus propice pour les peintres et sculpteurs.
« Je dirais que la saison des pluies est un moment propice pour l’artiste et le sculpteur. C’est le moment où ils produisent beaucoup. Maintenant, la vente, cela dépendra des expositions. Il y a des promoteurs, vous partez vers eux, vous leur faites part de vos besoins d’expositions, et vous faites un projet. Ils regardent vos œuvres et analysent le contexte dans lequel vous vous trouvez, et puis ils peuvent vous venir en aide, ou organiser une grande exposition. Par exemple, un vernissage dans des hôtels et inviter les promoteurs, les galeries et les collectionneurs. Et puis actuellement, les guinéens commencent à s’intéresser à la peinture parce que maintenant, il y a beaucoup de guinéens qui achètent des toiles avec nous. Aussi, la vente des tableaux n’est pas comme la vente des autres articles. Donc, nous arrivons à nous en sortir petit-à-petit, même si ce n’est pas comme nous le voulions. Mais, on ne se plaint pas », a-t-il déclaré.
Mariama Barry pour Guineematin.com