Jugé pour menaces et injures publiques à l’encontre de sa propre mère, le jeune Aboubacar Sidiki Camara a été reconnu coupable jeudi, 05 septembre 2024 au tribunal correctionnel de Mafanco. Alors que le jeune homme, âgé de 24 ans, a nié les faits mis à sa charge, il a écopé d’une peine de deux mois d’emprisonnement pour menaces de mort. Les faits mis à sa charge seraient consécutifs à un vol de poissons au préjudice de sa mère, Fatoumata Camara, âgée de 38 ans, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Interpellé et mis sous mandat de dépôt le 2 septembre 2024, Aboubacar Sidiki Camara, né en l’an 2000, a abandonné les études en classe de terminale. Au tribunal de Mafanco, il lui est reproché d’avoir proféré des menaces de mort et d’injures contre sa propre mère et aussi d’avoir menacé de brûler la maison familiale.
Mais à la barre, le prévenu a nié les accusations portées contre lui, tout en ajoutant que c’est à sa mère de l’entretenir, alors qu’il est âgé de 24 ans. « Pensez-vous que votre maman peut porter plainte contre vous comme ça, sans aucune raison ? », a questionné le juge.
« Oui », a-t-il répondu.
« Même à 24 ans vous dites que c’est toujours à votre maman de vous prendre en charge ? », a demandé le juge Mohamed Sangaré.
« Oui », a encore répondu le prévenu.
Revenant toujours à la charge, le tribunal a encore demandé : « A votre âge, ne pensez-vous pas que c’est maintenant à vous de prendre soin d’elle ? », a redemandé le juge.
« Non », a-t-il encore lâché, sans aucune émotion.
Cherchant toujours à comprendre, le tribunal a demandé au prévenu pourquoi il volait les poissons de sa mère. « J’ai pris les poissons de ma maman pour satisfaire mes besoins parce que je ne travaille pas ces derniers temps », a-t-il lancé.
Prenant la parole, le ministère public, à son tour, n’a pas manqué de rappeler au prévenu que le « karma » existe et que tout se paye dans la vie.
Étonné du comportement du prévenu, qui répondait froidement aux différentes questions et sans aucune once de regret, le tribunal a demandé au prévenu s’il prenait de la drogue. « Depuis combien de temps avez-vous commencé à consommer de la drogue ? », a cherché à savoir le juge.
« Je ne me drogue pas », a-t-il répondu.
Dans sa décision, rendue sur siège, le tribunal a fait savoir que la partie civile, en l’occurrence la mère du prévenu, s’est désistée en retirant sa plainte, par conséquent, le prévenu ne pouvait plus être condamné pour injures. Cependant, le tribunal a retenu Aboubacar Sidiki Camara dans les liens de la prévention en ce qui concerne les faits de menaces de mort. Il a été condamné à deux mois d’emprisonnement et devra poursuivre son séjour à la maison centrale de Conakry.
Mariama Barry pour Guineematin.com