La journée citoyenne d’assainissement, initiée par le gouvernement, s’est poursuivie ce samedi 7 septembre 2024 à Conakry. Dans la commune de Dixinn, c’est le point de regroupement d’ordures, situé dans le quartier Camayenne, qui a été ciblé par les autorités communales. Ce point critique, à mi-chemin entre les quartiers Camayenne, Donka, et Cameroun, a été débarrassé de ses immondices. Présentes sur les lieux, les autorités locales envisagent de mettre en place une équipe mixte pour, dans un premier temps, sensibiliser les citoyens à ne pas jeter les ordures à même le sol. Si la méthode ne marche pas, elles prévoient de faire recours à des sanctions pour les contrevenants, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Dans sa communication, Oumar Sy, vice-maire de la délégation spéciale de Dixinn, a expliqué les raisons du choix porté sur ce point noir dans le cadre de l’assainissement. « Aujourd’hui, on a identifié un point critique, un point noir dans la commune de Dixinn. C’est la zone où les quartiers de Camayenne et Cameroun envoient les ordures. Une zone qui est derrière l’hôpital Donka et qui est en face de l’autoroute. On a jugé utile aujourd’hui de concentrer tous nos efforts pour vraiment débarrasser ces ordures au niveau de cette zone, sous la conduite de monsieur le président de la délégation spéciale, Mohamed Colonel Camara. On a constaté même aujourd’hui, quand les citoyens envoient les ordures, au lieu de les mettre dans le bac à ordures, ils les mettent à même le sol. Donc, avec les instructions de monsieur le maire, nous comptons envoyer dès le lundi sur place la police communale pour pouvoir d’abord sensibiliser les populations, pour que ceux qui viennent jeter les ordures les mettent dedans. Ensuite, ceux qui insisteront seront, dans les prochaines étapes, verbalisés. Donc, c’est important d’abord de commencer par sensibiliser des groupes qui viennent jeter les ordures à même le sol. Il est question de les mettre dans le bac à ordures afin qu’on prenne les dispositions pour envoyer les camions et les drainer dans les décharges (…) Au niveau de la commune de Dixinn, il n’y a pas eu beaucoup d’inondations parce que le président de la délégation spéciale a anticipé. Depuis qu’on a été installé en avril dernier, les premières activités sur lesquelles on s’est planifié, c’est sur l’assainissement. Donc nous, régulièrement on a cherché à déboucher les caniveaux, les fossés, dans toutes les zones critiques. Ce qui fait qu’aujourd’hui à Dixinn, il y a moins de problèmes, contrairement aux autres communes », a expliqué monsieur Sy.
De son côté, Alpha Amadou Diallo, directeur communal de l’assainissement et de gestion des déchets de la commune de Dixinn, a fait savoir que des dispositions sont prises pour éviter que les déchets soient versés au bord de la route. « C’est un point noir, un point de regroupement des ordures qui est là. Mais on a essayé de formaliser la gestion de ça. C’est pour cela qu’on a attribué le contrat de gestion de ce point à un groupement d’intérêt économique (GIE). Puisque cette structure est légalement constituée, on s’est dit qu’on peut lui demander des comptes, contrairement si on donnait cela à un individu. Par rapport aux dispositions
que nous comptons mettre en place, nous envisageons à partir de l’instant de mettre fin le dépôt des ordures au bord de la route. Désormais, on va exiger à ce que les ordures soient déposées dans les bacs à ordures. Nous avons mis en place la zone de transit sécurisée (ZTS) qui est en cours de finalisation. Quand nous finirons cette zone de transit sécurisée, désormais les ordures seront déposées à l’intérieur. Et on va utiliser la brigade pour venir procéder à un suivi de proximité. Une équipe mixte sera constituée pour veiller à la proximité, à la permanence de la propreté de ce site », a-t-il laissé entendre.
Pour sa part, Mohamed Lamine Condé, responsable des opérations de lAgence nationale d’assainissement et de salubrité publique (ANASP), dénonce l’incivisme des citoyens. Pour lui, chacun a son rôle à jouer dans cette affaire. « Pour ne pas que les ordures débordent, chacun a son rôle à jouer. Ce n’est pas à l’ANASP seulement. Ça, c’est le résultat de l’incivisme. C’est un travail qui nous appartient à nous tous. Conakry sera propre quand tous les citoyens de Conakry voudront qu’elle soit propre. Aussi longtemps qu’on continuera à se comporter comme si nous sommes de passage, ici ce n’est pas chez nous, ce n’est pas l’image de notre pays, on continuera à avoir des ordures. Chacun a son rôle à jouer (….)Tout producteur d’ordures a le droit de s’abonner à une PME de ramassage d’ordures. Ça crée de l’emploi, ça crée de la richesse. A partir de ces points là, les ordures sont transportés sur ces sites qu’on appelle les points de regroupement. Mais il faut que chacun s’implique. A l’instar du courant électrique ou de l’eau, quand on vit en ville, tu es obligé de payer pour éliminer les ordures. C’est le civisme là qui nous manque. Aujourd’hui, le taux de pénétration des PME au niveau de la ville de Conakry est à 22%. Après 4 années d’activités, on est à 22 %. C’est-à-dire que sur 100 citoyens, c’est une vingtaine de citoyens qui est abonné. Donc vous voyez, ce n’est pas facile. On a tous des rôle à jouer par rapport à ça », a-t-il lancé.
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com
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