Un des sérieux problèmes que la Guinée avait au niveau du secteur minier, lequel dépend économiquement, était celui de connaître la quantité et la qualité du minerai qu’elle exportait. Malgré le fait qu’il occupe près de 90 % des exportations, le secteur minier est loin de donner satisfaction à l’assiette fiscale de notre pays. Pour corriger cette difficulté, plusieurs mesures ont été prises par les autorités. L’une d’entre elles est la création du Bureau d’évaluation des quantités et qualité des mines exportées (BEQQ).
Depuis qu’il a vu le jour en juillet 2022, cette situation est en train de changer progressivement, à en croire son Directeur général, Moussa Nimaga. Rien qu’en 2023, les exportations de bauxite ont atteint 126 millions de tonnes. Cette année, de janvier à juin, elles ont dépassé les 73 millions de tonnes, a fait savoir le DG du BEQQ.
En marge d’un atelier organisé par la GIZ à l’attention des journalistes sur les enjeux et la chaîne de valeur de l’industrie extractive, du 2 au 6 septembre 2024, à Conakry par la GIZ, à la quelle Guineematin.com a été représenté, Moussa Nimaga, Directeur général du Bureau d’évaluation des quantités et qualité des mines à l’exportation a expliqué les progrès réalisés par son service et les défis auxquels le pays reste confronté par rapport au comportement de certaines sociétés minières.
« La création du BEQQ vise à aider notre pays à connaître les quantités et la qualité des minerais exportés par la Guinée afin d’améliorer son assiette fiscale. Nos équipes travaillent nuit et jour, matin et soir pour relever ce défi. Nous déployons nos équipes à quai, nous quantifions la bauxite, nous faisons des échantillonnages, nous mesurons le taux d’humidité. Et quelle que soit la zone d’ancrage du navire, nous déployons nos équipes. Parfois, c’est à plusieurs miles (km) de nos côtes et cela avec tous les risques. Grâce à ce travail acharné, nous avons les données à temps réel sur nos exportations en bauxite, minerai de fer et d’alumine. Grâce à ce dispositif, la Guinée peut avoir aujourd’hui une bonne information sur ses exportations et surtout une taxe minière non tronquée, donc conforme aux exportations », a fait savoir Moussa Nimaga.
Sur la pratique, le BEQQ reçoit des informations en amont sur les capacités des navires minéraliers. Ils peuvent nous dire par exemple, que le bateau prend 150 mille tonnes de bauxite. Et après vérification physique, nous trouvons que c’est 175 mille tonnes qu’il charge. Et c’est ce chiffre qui est mis sur le certificat délivré au navire. C’est ce certificat qui est remis à la douane pour la liquidation. Ce qui veut dire que nous augmentons la part de l’Etat dans l’assiette fiscale des taxes minières. Les taxes de l’extraction et celles à l’embarcation sont les deux taxes qui sont prélevées. Tant que nous ne signons pas le certificat, la douane ne peut pas liquider. C’est l’importance de notre service dans le mécanisme de taxation de notre minerai », a expliqué le Directeur du Bureau d’évaluation des quantités et qualité des mines à l’exportation.
« Déjà, les résultats sur le terrain sont sans commentaire. En 2022, la Guinée a exporté 126 millions de tonnes de bauxite. De janvier à juin 2024, la quantité de bauxite exportée dépasse déjà les 73 millions de tonnes. On pense qu’à cette allure, on va dépasser ce chiffre d’ici la fin de l’année », promet Moussa Nimaga.
Mais sur le terrain, l’activité du BEQQ est confronté à d’énormes problèmes.
« Ce sont les sociétés qui nous transportent selon leur programme sur des vedettes. Il y a des risques élevés à ce niveau. C’est vrai que certaines sociétés sont en train d’améliorer nos conditions de travail parce qu’elles ont compris que nous sommes venus pour rester. Certains croyaient que c’était juste pour quelque temps et puis, on quitte. Mais ce n’est pas ça. On n’est pas venu pour quitter. Aujourd’hui, nos équipes sont fières de faire ce travail pour notre pays. Nous remercions la GIZ et la Banque mondiale qui nous soutiennent et participent au renforcement des capacités de nos équipes sur le terrain. Le fonds d’investissement minier intervient également pour la prise en charge de nos équipes. Grâce à tous ces efforts nos équipes ont pu contrôler de 4 440 de janvier 2019 à juin 2024. Ce qui correspond à l’exportation de 545 millions 1323 tonnes de bauxite, un million 983 mille 40 tonnes d’alumine et 2 millions 31 mille 495 tonnes de minerai de fer » a fait savoir le patron du BEQQ qui réclame un moyen de transport plus sûr pour transporter ses équipes surtout sur les navires amarrés en haute mer.
Abdallah BALDE pour Guineematin.com
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