Le CNRD avait promis que le sang du guinéen ne coulerait plus pour des raisons politiques. Mais, il continue de couler au grand dam des populations, qui ne savent plus à quel dirigeant se vouer. C’est dans cette dynamique mortifère que Mamadou Lamarana Cissé a été tué par balle jeudi dernier, 05 Septembre 2024, à Wanindara, dans la nouvelle commune de Lambanyi (qui relevait de Ratoma), aux environs de 13 heures. Un assassinat perpétré suite à la manifestation des Forces vives de Guinée pour exiger du CNRD le respect de ses engagements premiers et l’arrêt des violations des droits de l’homme.
Des témoins de la scène, interrogés par Guineematin.com, ont raconté l’horreur, accusant des gendarmes. Ils précisent qu’il n’y avait aucune manifestation sur les lieux au moment des faits.
Mamadou Lamarana Cissé a rejoint sa dernière demeure ce vendredi, 06 septembre 2024, à 10 h. Plusieurs témoins de son assassinat par balle ont confié à notre reporter qu’il n’y avait aucune manifestation sur place. Ils accusent les gendarmes de rentrer à l’intérieur des quartiers pour semer le trouble.
Sous anonymat, un témoin explique les circonstances dans lesquelles Mamadou Lamarana Cissé a reçu la balle et pointe du doigt des gendarmes. « J’ai entendu dire que les jeunes sont sortis pour la manifestation. Mais ce n’est pas le cas. Moi, j’étais là. C’est à 13 heures 46 minutes que des gendarmes ont quitté le goudron, ils sont rentrés par le pont et les enfants étaient assis sous les manguiers. C’est là qu’ils ont tiré sur le front de l’enfant, deux (2) balles. Ce gendarme traînait beaucoup ici, il avait dit sur le goudron, avant de quitter là-bas, il faut qu’il tue quelqu’un… A ce moment précis, la route n’était pas barrée. Les boutiques étaient ouvertes, tout le monde était assis. Comme ils n’ont pas pu mettre quelqu’un aux arrêts pour extorquer de l’argent, ce sont eux-mêmes qui vont créer la pagaille. Sinon à Wanindara, chacun s’occupait de son business », a-t-il indiqué.
Pour sa part, Abdoulaye Barry, voisin de la famille, indique que le défunt a reçu la balle à bout portant. « On était à la Cité ENCO 5, quand on a reçu un appel. A notre arrivée, on a trouvé qu’il était couché. Après vérification, je me suis rendu compte que c’est l’enfant de notre voisin. Selon ce que j’ai appris, les enfants se sont donné rendez-vous sous le manguier. Ils sont partis là-bas. C’est à ce moment que les autres (les gendarmes, ndlr) sont rentrés dans le quartier. Les enfants se sont dit de courir. C’est à ce moment que Lamarana Cissé est tombé. Au moment où il se relevait, ils ont tiré sur lui. Ils sont venus jusqu’à côté de l’enfant, son ami a dit, allons, on a tué ce connard. Ils ont fait exprès parce que les enfants étaient assis. A Wanindara ici, personne n’a barré la route le jeudi 5 septembre. Ce sont des gendarmes, dans 3 pick-up. Ils n’étaient même pas nombreux », a-t-il raconté.
Ismael Diallo pour Guineematin.com
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