Inondations (Forécariah) : « Aujourd’hui, on n’a rien mangé », témoigne un déplacé

Au moins quatre quartiers sont dans l’eau à Forécariah. Les fortes pluies de mousson ont causé des inondations entraînant des dégâts matériels inestimables. Les sinistrés ont été contraints de quitter leurs maisons d’habitations. Certains sont dans les écoles et d’autres ont été logés dans des quartiers non impactés. Désespérées et appauvries, ces victimes tirent le diable par la queue, a constaté Guineematin.com à travers son équipe déployée sur le terrain. 

 

Boubacar Soumah, habitant du quartier Koutoumanya

Boubacar Soumah, habitant du quartier Koutoumanya raconte la misère de sa famille. « Il y a beaucoup d’eau chez nous là-bas. On ne peut même pas rentrer dans les maisons. Toutes nos maisons sont gâtées. Les congélateurs, les écrans et beaucoup d’autres choses, je ne peux même pas citer, tout est gâté. Actuellement je suis chez mon ami. Les autres membres de ma famille sont à Nasser. Je demande à l’État de nous venir en aide. Nous n’avons pas de moyens. Ce que nous avons eu là, c’est pitoyable. C’est la première fois que cela se passe à Forécariah », a-t-il dit. 

 

Au quartier Fatoko 2, le constat est alarmant. Certaines maisons d’habitations sont encore inondées et d’autres sont carrément effondrées laissant la place à l’eau.

 

Fodé Touré, habitant du quartier Fatako 2 dans la préfecture de Forécariah

« L’eau a commencé à monter depuis le vendredi. Elle a inondé notre maison entre 19 heures et 20 heures et pourtant nos bagages se trouvent là-bas, nos congélateurs, les télévisions…tout est perdu dans l’eau. C’est les voisins qui nous ont aidé à faire sortir certains de nos objets. Nous avons été obligés de venir loger à l’école ici. Nous ne pouvons pas dénombrer les pertes. C’est le préfet qui est en train de nous sauver ici comme ça. Il nous a donné à manger hier. Aujourd’hui on n’a encore rien mangé. Depuis le matin, on a rien gagné. Les biens que nous avons perdus, seuls le bon Dieu et les autorités peuvent nous aider. À l’heure actuelle, toutes nos maisons sont à terre. Elles sont toutes tombées. Nous demandons aux personnes de bonne foi de nous aider », a sollicité Fodé Touré.

 

Habitant du quartier Tatagui 1, Sayon Fofana, rencontré dans une école, est revenu sur les faits avant de tendre la main aux autorités.

 

Sayon Fofana, victime d’inondations à Forécariah

« Nous sommes auprès du fleuve Kissi-Kissi. Les gens qui sont derrière nous, le jeudi, l’eau a commencé à les attaquer. Le vendredi, l’eau est arrivée chez nous. Nous avons été vraiment victimes avec d’énormes dégâts. On ne peut pas vraiment décrire tout. Actuellement, nous souffrons parce qu’il y a eu vraiment beaucoup de déplacés. Il y a eu des effondrements de maisons et actuellement les gens se trouvent dehors. Il n’y a pas là où passer la nuit. Même le problème de nourriture aussi se pose. Ma maison a été inondée et j’avais perdu quelques objets quand même. Je n’ai pas perdu tout mais ceux qui étaient en bas de chez moi, eux, ils ont perdu tout le contenu de leur maison. Ce que je demande aux autorités, il faut qu’elles pensent à ces pauvres populations qui ont eu cette catastrophe. Elles ne peuvent pas vraiment s’en sortir seules parce que même le problème de leur manger, de leur logement aussi, c’est complètement grave. Donc il faudra que l’État vienne au secours pour que cette population puisse sortir de cette catastrophe », a-t-il réclamé.

 

Recassée à l’école primaire Franco arabe avec ses enfants, Mamaïssata Touré, déplore les pertes. Elle pleure également la faim.

 

Mamaïssata Touré, habitante du quartier Fatako 2

« Nous étions assises et l’eau nous a trouvé à la maison. Nous n’avons rien pu faire sortir. Nos matelas, nos télévisions et tous nos matériels, tout est perdu. Même nos puits sont gâchés. Aujourd’hui, chez moi, il n’y a rien à l’intérieur à part le bâtiment. Les habits que je porte ce matin n’étaient pas dans la maison. J’ai pris ça ailleurs. À cause de ce drame, il n’y a pas de manger. Nous n’avons pas mangé hier nuit. Même ce matin, là où je suis arrêté, je n’ai pas mangé. Je demande aux autorités de nous aider. Si elles ne nous aident pas, ce n’est pas bon. Je n’ai pas mangé à ma faim hier nuit. Ce matin, les enfants sont sortis chercher de quoi manger. Nous avons passé la nuit dans la faim. Notre bâtiment est complètement foutu », a déclaré cette habitante du quartier Fatako 2.

 

Inondation au quartier Fatako 2, préfecture de Forécariah

 Kaïn Naboun TRAORÉ, Boubacar DIALLO et Mohamed Lamine TOURE pour Guineematin.com 

Tel : (+224) 621144891

Facebook Comments Box