Depuis le 6 juillet 2022, à travers un arrêté conjoint signé le 6 juillet 2022, des ministres de l’Economie et des finances, des mines et de la géologie et celui du Budget, la Guinée s’est doté d’un prix de référence pour la vente de la bauxite, le principal minerai exporté par le pays.
Le constat, selon Saïdou Bimbiriko Barry, le Directeur général du Bureau de stratégie et de développement au ministère des mines et de la géologie, est parti du fait que les recettes tirées du secteur minier ne suivent pas l’évolution des quantités de bauxite importée. Il l’a dit à la presse dont Guineematin.com, en marge d’une formation accordée aux journalistes par le GIZ sur les enjeux et la chaîne de valeur de l’industrie extractive, du 2 au 6 septembre 2024, à Conakry
« Du constat des experts et des acteurs évoluant sur le secteur minier, il s’est avéré que le revenu ne suit pas l’évolution de la production. Sur cette base, le gouvernement a décidé d’instituer un prix de référence applicable à la vente des produits miniers. Ce prix a été institué par un arrêté conjoint du ministre des Mines et de la géologie, de l’Economie et des finances et celui du Budget. A travers une formule mathématique, l’arrêté a défini les conditions d’évaluation de ce prix de vente de la bauxite guinéenne. Sur la base de cette évaluation et des considérations du marché de la bauxite, c’est certain que les recettes fiscales sur le secteur minier vont sensiblement augmenter », annonce ce haut responsable du département des mines.
D’ailleurs, un exercice d’évaluation a conduit pour la période de septembre à décembre 2023, soit en quatre mois seulement, à un manque à gagner de 450 millions de dollars. D’où la décision de l’Etat d’être plus rigoureux dans l’application de la formule sur le prix référentiel.
« Désormais la charge revient aux entreprises guinéennes de prouver de démontrer à quel prix elles vendent, à quel coût elles vendent. Et l’Etat a l’obligation de vérifier et de s’assurer que ce prix de référence est pris en compte dans la négociation des prix de contrat de vente de la bauxite », a souligné M. Barry.
Parlant de la politique minière pratiquée par les autorités dans un pays regorgeant plus des 2/3 de réserves en bauxite mais classé parmi les pays les plus pauvres de la planète, le Directeur du BSD rassure que l’Etat a élaboré une vision claire pour développer et rentabiliser le secteur. L’Etat annonce dans ce sens la construction imminentes de plusieurs raffineries d’alumine dans le pays.
« La politique minière mise en place par le gouvernement à travers le département des mines et de la géologie est hautement stratégique. Elle est basée sur l’exploitation des ressources avec la prise en compte des questions environnementales et sociales et le développement socio-économique de nos sociétés. Aujourd’hui, on travaille sur l’ouverture de nouvelles mines, que des raffineries soient développées et des infrastructures liées à l’évacuation de ces minerais puissent se construire. Et la vision du gouvernement, c’est la transformation des ressources minérales sur place pour créer plus de valeur ajoutée et plus d’emplois. Et cette politique, les autorités actuelles sont en train de la prôner, le Général Mamadi Doumbouya en tête, et nous travaillons avec l’ensemble des entreprises pour l’atteinte de cet objectif. Il y a beaucoup de conventions qu’on a signées pour la transformation sur place. Le département des mines est en train de prendre des mesures dans ce sens. Nous travaillons sérieusement pour que dans les prochaines années, des raffineries d’alumine puissent voir le jour et dans le grand bonheur de toutes les parties prenantes », a-t-il conclu.
Actuellement, la Guinée compte une vingtaine de sociétés minières en phase de production. Ces sociétés exploitent la bauxite, une d’entre elles produit et commercialise de l’alumine et plusieurs autres sont dans le secteur aurifère.
ARRETE-CONJOINT-PORTANT-INSTITUTION-DUN-PRIX-DE-REFERENCE-APPLICABLE-A-LA-VENTE-DE-BAUXITE
Abdallah BALDE pour Guineematin.com
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