Inondations à Forécariah : « Je condamne ceux qui octroient les parcelles aux profanes », dixit le préfet 

Inondation au quartier Fatako 2, préfecture de Forécariah

Suite aux inondations survenues dans la préfecture de Forécariah provoquant assez de dégâts, le préfet de ladite préfecture a recasé les sinistrés dans les écoles. Dans une interview accordée à Guineematin.com, il a invité les victimes à la retenue. Le colonel Mohamed 5 Camara a par ailleurs dénoncé la construction anarchique le long du fleuve Kissi-Kissi, tout en condamnant « ceux qui octroient les parcelles aux profanes ».

Lissez l’intégralité de l’entretien !

Guineematin.com : Quelles sont les démarches que vous avez entreprises après les inondations dans certains quartiers de Forécariah ?

Colonel Mohamed 5 Camara, préfet de Forécariah

Colonel Mohamed 5 Camara : Depuis l’arrivée de cet événement malheureux et douloureux, j’ai appelé les secrétaires généraux et les cadres de tous les bords d’aller constater les dégâts. On a été sur le terrain mais les dégâts sont énormes. On a demandé une réunion de crise au cours de laquelle on a mis en place sept commissions, à savoir : la commission de recensement, hébergement, sécurité, santé… pour que nous puissions sécuriser les victimes. On a mis 4 coins de ralliement. On a dit à monsieur le DPE de mettre les écoles à notre disposition pour mettre les sinistrés à l’abri. Ce sont quatre (écoles, Franco arabe, école 2, école 5 et Madina). L’habitat est impliqué pour faire le recensement des impactés. Le pont était envahi. J’ai pris ma disposition d’arrêter les gros porteurs, de ne pas venir vers le pont. C’est pourquoi les gros porteurs étaient garés pour sécuriser notre vie.

Guineematin.com : Quel sont les recommandations que vous avez à l’endroit des sinistrés ?

Colonel Mohamed 5 Camara : Je leur ai dit hier de ne pas toucher l’eau souillée, d’éviter les maladies diarrhéiques. En cas de problème, je leur ai dit de venir pour faire des traitements gratuits. Le DPS est instruit pour ça. Les puits sont envahis, de ne pas se laver avec l’eau. Hier on a envoyé l’eau… J’ai dit à toutes les commissions qu’on est pas là pour s’enrichir sur le dos des sinistrés. On est là pour les assister. J’ai pris langue avec la gendarmerie de veiller, toute personne qui essayera de dissiper quelque chose on le mettre à la disposition de la juridiction.

Guineematin.com : Qu’est-ce que vous recommandez aux citoyens qui construisent le long du fleuve ?

Colonel Mohamed 5 Camara : Nous sommes victimes et nous sommes toujours fautifs. L’État nous aime beaucoup.  Il nous a dit de ne pas aller le long des larges à moins de 150 mètres. Si vous vous hasardez à construire dans des rayons de 150 mètres, vous serez victimes. Je condamne ceux qui octroient les parcelles aux profanes dans les quartiers. Chacun veut construire mais l’État a dit dans les textes de ne pas construire près de la rivière. C’est une zone inhabitable. Les maisons qui sont impactées sont de la zone rouge. Demain, on a convoqué une deuxième réunion de crise. Peut-être le gouverneur sera là. Il va assister à cette réunion. On va tout mettre en place pour sécuriser les personnes. Tous ceux qui sont au bord de la rivière, on va mettre la croix sur leurs maisons.

Guineematin.com : Quel appel lancez-vous à l’endroit des partenaires techniques et financiers pour accompagner les sinistrés,

Colonel Mohamed 5 Camara : les partenaires techniques et financiers, je leur demande de venir. Il y a un qui est là, qui s’est manifesté. J’ai instruit monsieur le directeur des mines pour prendre langue avec nos sociétés pour nous venir en aide parce que c’est eux l’État. S’il y a des sinistrés, ils ont une ligne pour ça. Ce n’est pas une contrainte mais c’est une obligation morale. Ça fait partie du contenu local de venir au secours pour répondre au cri du cœur de nos populations.

Entretien réalisé par Kaïn Naboun TRAORÉ, Boubacar DIALLO et Mohamed Lamine TOURÉ pour Guineematin.com 

Tel : (+224) 621144891

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