Comme annoncé précédemment, Oumar Bah, leader du Parti de l’unité et de la liberté (PUL), est jugé pour escroquerie au tribunal de première instance de Dixinn. Après avoir nié les faits ce mardi, 10 septembre 2024, le prévenu, interrogé par son avocat maître Salifou Béavogui, affirme avoir peur que ce procès ne soit intenté pour nuire à sa carrière politique, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
« L’objectif de ce procès, c’est de nuire à ma personne, en tant que leader de parti politique. Je sais que mes confrères sont victimes de la même chose. Tout récemment, quelqu’un était là pour chantage. Oui, je sais que séquestrer quelqu’un ici à Dixinn est moins qu’une affaire d’escroquerie. C’est de l’injustice. À la gendarmerie, on m’a mis dans les pires conditions possibles. Je pensais même qu’on m’arrêtait pour ses activités de politiciennes. J’étais surpris de voir Idrissa Diallo, la personne avec qui je faisais l’affaire de vente, comme étant la personne qui m’accusait de lui avoir fait du mal. J’ai fait 2 nuit là-bas. Je sais que je suis contre des gens qui sont plus forts que moi. Ils m’ont kidnappé alors que je suis diabétique. L’affaire, comme l’a informé mon avocat, devait être jugée en tant qu’affaire civile et non correctionnelle. Mes enfants ne sont jamais venus me dire de leur restituer leur parcelle. C’est des mineurs même. Je n’ai vendu cette parcelle que pour construire mon siège ici à Conakry et à Télimélé. En plus, je n’ai pas cherché à vendre l’affaire à quelqu’un d’autre. J’ai juste demandé qu’on me paye entièrement. En plus, quand il a demandé le remboursement, j’ai donné 100 millions. C’est une preuve de ma bonne foi », a lâché le leader politique en répondant aux questions de son avocat.
Ce dernier, avec sa série de questions, a laissé entendre que son client est poursuivi par des géants et pour autre raison. « Une affaire civile requalifiée en affaire judiciaire. Deux personnes très puissantes, avec des relations, qui poursuivent mon client. Si le président ne le sauve, il est foutu. Il a à faire des gens qui peuvent rester dans l’ombre et lui nuire. Il a à faire à plus fort que lui. Plus d’une quinzaine de gendarmes l’ont kidnappé. C’était terrifiant. Mon client a même été accusé de stellionat. Le terrain lui appartient et on le poursuit en disant que ce n’est pas pour lui, le terrain. Mon client est malade, avéré. J’ai les documents ici, à fournir. Donc, je sollicite sa libération conditionnelle. Il est prêt à demander au tribunal une saisie conservatoire de son immeuble et verser le montant de 100 millions ici même monsieur le président pour prouver sa bonne foi. Mon client est malade, diabétique et il a la tension. Donc, nous vous prions de lui permettre de recouvrer sa liberté pour poursuivre bien la procédure », a-t-il sollicité maître Béavogui.
Au tour du ministère public de prendre la parole avant que l’avocat de la partie civile ne fasse sienne la réponse du ministère public concernant les demandes de l’avocat de la défense. « Le ministère public s’oppose à la demande de la défense. Il a été interpellé dans une situation très particulière, contrairement aux interpellations des personnes ordinaires. Il a déclaré avoir une nationalité française, donc il pourrait plus tard se réfugier à l’ambassade et le document produit ici, c’est un papier ordinaire. La seule garantie aujourd’hui pour la poursuite des débats, c’est le maintien du prévenu en prison… »
Le tribunal a rejeté la demande de remise en liberté de Bah Oumar avant de renvoyer le dossier au 12 septembre 2024 pour la suite des débats.
Mamadou Baïlo Diallo pour Guineematin.com