Conakry : vendeurs de fournitures scolaires et parents d’élèves tirent le diable par la queue

Fournitures scolaires

La rentrée des classes est prévue pour le mercredi, 25 septembre 2024, au compte de l’année scolaire 2024-2025. Cette date, jugée très proche par rapport aux années antérieures, plonge parents d’élèves et vendeurs de fournitures scolaires dans l’incertitude. Au grand marché de Madina, dans la commune de Matam, tables et boutiques sont remplies de fournitures scolaires de tous genres. Mais, à entendre les vendeurs, la clientèle n’est toujours pas présente à cause d’une conjoncture économique compliquée, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Yansané Amadou, vendeur de tenues scolaires au marché Avaria, à Madina, se plaint de la rareté de la clientèle avant de revenir sur les prix de ses différents articles.

Amadou Yansané, vendeur de tenues scolaires au marché Avaria

« Pour le moment, il y a une rareté des clients. Vous savez, beaucoup de parents qui ne font leurs achats qu’à une semaine de la rentrée des classes. Nous vendons les tissus à 20 000 GNF le mètre pour tous les niveaux. Pour celles qui sont cousues, les prix varient en fonction de l’âge et surtout de la taille. Pour les enfants de 8, 12 jusqu’à 14 ans, nous vendons la tenue à 80 000 GNF. Pour les enfants de 2 ans, 3 ans jusqu’à 7 ans, c’est entre 40 000, 50 000 jusqu’à 70 000GNF », a-t-il expliqué.

Pour Saran Traoré, vendeuse de sacs et de documents scolaires, du matin jusqu’à midi, elle n’a pas encore eu son premier client.

Saran Traoré, vendeuse de sacs et de documents scolaires

« Les clients viennent, mais ils sont rares. D’habitude, les gens viennent au début du mois, mais là nous sommes le 06 et jusqu’à présent, il est midi et je n’ai toujours pas mon premier client… Nous vendons le paquet de cahiers de 100 pages à 20 000G NF, celui de 200 pages aussi à 20 000 GNF, les boîtes à outils sont à 10 000 GNF l’unité, et 15 000 GNF la paire. Le paquet de stylos est à 40 000 GNF. Nous avons certaines ardoises à 5 000 GNF, et d’autres, les numériques à 50 000 GNF. Il y en a également qui sont à 30 000 GNF. Pour les crayons de couleurs, il y en a pour 3 000, 5 000 et 10 000 GNF. Les sacs varient de 100 000, 150 000, jusqu’à 200 000 GNF. Pour les enfants de la maternelle, un sac est à 100 000 GNF. Pour les grands, c’est de 150 000 à 200 000 GNF », a-t-elle fait savoir.

Pour Salématou Youla, la situation est devenue inquiétante au point de vendre à perte sa marchandise. Alors qu’elle vendait hier le mètre du tissu des tenues scolaires à 20 000 GNF, ce vendredi matin, elle cherche à l’écouler à 15 000 GNF. Malgré tout, la clientèle est encore absente des lieux. Cette situation devient, pour elle, plus qu’inquiétante.

Salematou Youla, vendeuse de tenues scolaires

« La rentrée scolaire est prévue pour le 25 de ce mois, mais franchement, les gens n’achètent pas les tenues. Le peu de clients qui viennent, ils disent que c’est juste pour savoir le prix. Hier jeudi, 05 septembre, nous vendions le mètre de tissus de tenue à 20 000 GNF. Mais aujourd’hui, il est à 15 000 GNF. Malgré tout cela, il n’y a pas assez d’achats. Quand on achetait il y a quelques jours, on espérait gagner des intérêts dedans, mais là on ne va plus gagner. On cherche plutôt à écouler nos produits pour ne pas les perdre. Mais avec cette situation, c’est vraiment inquiétant pour nous. Pour ce qui est des gourdes, le prix commence à 15 000 GNF jusqu’en haut, en fonction de la qualité que vous désirez », explique-t-elle.0

Malgré les cris des uns et des autres, certains parents d’élèves, eux s’activent déjà à préparer la rentrée des enfants. C’est le cas de Mariama Baldé, mère de 3 écoliers. Selon elle, les articles sont chers mais elle n’a pas d’autre choix que d’en acheter pour remplir son devoir vis-à-vis de ses enfants. « Je suis venue acheter des fournitures scolaires pour mes enfants. Mais là, je trouve que c’est vraiment cher. Imaginez que j’achète un sac à 150 000 ou 200 000 GNF, comment je vais m’en sortir pour le reste des fournitures ? Les choses ne sont vraiment pas faciles. Mais comme il faut que les enfants étudient, je dois vraiment faire avec et essayer d’acheter ce dont ils ont besoin », a-t-elle laissé entendre.

Sacs

Fatoumata Bah pour Guineematin.com

Tél. : 626 84 48 53

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