Il y a un peu plus d’un mois, le tribunal criminel de Dixinn (délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry) rendait son jugement dans le procès des massacres du 28 septembre 2009. Au terme de cette procédure, plusieurs accusés, dont l’ancien président de la transition, le capitaine Moussa Dadis Camara, ont été condamnés à des peines de prison, assorties d’amendes civiles. Le tribunal a en effet décidé que les accusés devaient solidairement verser des sommes d’argent aux victimes, selon les infractions reprochées. Cependant, cette décision a été contestée et fait aujourd’hui l’objet d’un appel devant la Cour d’Appel de Conakry. Alors que les vacances judiciaires se terminent le 30 septembre, les avocats des deux parties attendent patiemment la suite des événements, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Parmi les douze accusés jugés dans ce dossier, huit ont été reconnus coupables de crimes contre l’humanité. Ils ont écopé de peines allant de 10 ans de réclusion criminelle à la perpétuité. De plus, ces huit individus devront conjointement s’acquitter des indemnisations suivantes : un franc symbolique pour chaque ONG s’étant constituée partie civile ; 1,5 milliard de francs guinéens pour chaque victime de viol ; 1 milliard pour chaque victime décédée ou disparue ; 500 millions pour chaque acte de pillage ; 200 millions pour chaque victime de torture ou de coups et blessures volontaires.
Cependant, les parties civiles attendent toujours leur indemnisation. Apparemment, l’appel formulé par certaines parties de la défense a un caractère suspensif sur la décision rendue en première instance.
« Nous avons relevé appel devant la Cour d’Appel de Conakry. Pour le moment, nous n’avons reçu aucune notification. Mais étant en période de vacances judiciaires, nous attendons la reprise des audiences pour poursuivre la procédure », a confié Me Abdoulaye Keïta, un des conseils du colonel Moussa Tiegboro Camara.
Du côté des avocats des victimes, la patience est également de mise. Me Hamidou Barry a précisé que, bien que la défense ait fait appel, aucune démarche ne pourra avancer tant que la Cour d’Appel n’aura pas rendu sa décision. Toutefois, il a souligné que des discussions étaient en cours avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) afin de trouver une solution pour les victimes, bien que rien ne soit encore concrétisé à ce jour.
Quant à Me Amadou DS Bah, membre du collectif des avocats de la partie civile, déclare également que la défense a relevé appel et toutes les parties attendent la suite que la Cour d’Appel donnera à la procédure.
Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com
Tel : 666919225