Les récentes inondations survenues dans la commune rurale de Mambia, relevant de la préfecture de Kindia, ont créé la désolation. De nombreux citoyens, sérieusement impactés par le sinistre, ont presque tout perdu. Désemparés, citoyens et autorités locales sollicitent une intervention urgente des autorités pour les aider à s’en sortir, rapporte l’envoyé spécial de Guineematin.com dans la localité.
Mamadouba Soumah, chef du secteur Tingueyogo, explique le calvaire des usagers de la route et de la population de sa localité.
« Jusqu’à présent, mes habits sont encore mouillés. Dès que j’ai été informé de cette nouvelle catastrophe, j’ai parcouru tous les coins du secteur, de haut en bas, et j’ai constaté un nombre incalculable de maisons endommagées. L’eau est montée jusqu’au niveau des fenêtres, et de nombreuses habitations ont été touchées. La circulation routière a été complètement bloquée. Les camions gros porteurs, les véhicules légers et même les motos étaient à l’arrêt, créant une file interminable. C’était la pagaille, chacun voulait passer en premier. J’ai entendu dire que les jeunes autochtones faisaient traverser les gens ainsi que les motos et les petites voitures pour 50 000 francs guinéens, sur le pont. Cependant, je ne l’ai pas vu de mes propres yeux. Certaines personnes courageuses ont préféré se faire transporter pour traverser, car il n’y avait pas d’autre passage possible », a expliqué Mamadouba Soumah, chef du secteur de Tingueyogo.
Par ailleurs, Mamadouba Soumah a saisi l’occasion pour inviter les autorités à installer des ralentisseurs sur la route nationale avant d’expliquer les circonstances de l’inondation.
« Notre route, qui commence au niveau de la brigade mobile jusqu’au virage, en passant par le carrefour, nécessite absolument des ralentisseurs. Nous avons échappé de justesse à la mort lors d’un accident la dernière fois. Un véhicule a dérapé, et s’il n’y avait pas eu un manguier sur son chemin, le chauffeur nous aurait écrasés. Cinq personnes ont trouvé la mort ici à cause des accidents de la circulation au même moment, et cela nous inquiète énormément. Concernant cette inondation, nous appelons encore une fois à l’aide le gouvernement. C’est la montée des eaux. Il y a ici un grand fleuve, appelé Khobé. De la colline jusqu’à la vallée, quand elle se remplit, l’eau ne peut aller nulle part car aucun pont n’a été construit à ce niveau. L’eau se fraie donc un chemin à travers les habitations. Bien qu’il y ait des maisons ici depuis longtemps, c’est la première fois que nous vivons une telle catastrophe. Nous avons mobilisé les citoyens pour aider les victimes à sauver quelques biens de leurs maisons, puis nous avons alerté les autorités », a expliqué Mamadouba Soumah.
De son côté Thierno Oury Diallo, président de la délégation spéciale de Mambia, est retenu sur leur préoccupation face au sinistre qui les frappe.
« Il y a eu d’énormes dégâts dans les districts et secteurs de notre commune rurale de Mambia. Heureusement, il n’y a pas eu de pertes en vies humaines, mais plusieurs maisons se sont effondrées. Les secteurs les plus touchés sont notamment Koumbassaya, Gbinkili, Tingueyogo, Mambia Centre, et d’autres encore. Les pertes incluent non seulement des marchandises, mais aussi des denrées alimentaires, des cultures et du matériel. Nous demandons à l’État de se pencher sur notre situation. Actuellement, tous les problèmes reposent sur mes épaules, mais je n’ai pas les moyens d’y faire face. Depuis le début de cette calamité, nous parcourons les localités pour vérifier, évaluer et répondre à l’urgence. Mes citoyens sont sans abri et traversent de sérieuses difficultés : il n’y a ni nourriture, ni eau potable. Les autorités préfectorales ont été informées, et elles ont alerté la brigade de gendarmerie routière, qui est venue normaliser la circulation et renforcer la sécurité. Nous lançons un appel aux usagers de la route pour qu’ils soient prudents, et nous demandons aussi à l’équipe du Génie routier, à la direction des travaux publics et à l’AGEROUTE de revoir les ponts et chaussées. Les Chinois ont certes construit des ponts, mais ils n’ont pas enlevé la terre en dessous. Bien que la hauteur des ponts soit bonne, il y a trop de terre en dessous, ce qui cause le débordement des eaux. Nous avons ici le fleuve Khobé, qui se retrouve obstrué à cause des eaux provenant de la montagne. C’est cette situation qui a conduit à l’inondation. L’eau de la colline descend jusqu’à la route nationale et finit par se déverser dans le fleuve », a expliqué, très ému, Thierno Oury Diallo, président de la délégation spéciale de Mambia.
À noter que l’équipe technique de la Croix-Rouge guinéenne, déployée sur le terrain, travaille sans relâche malgré les nombreuses difficultés rencontrées.
De retour de Mambia, Amadou Baïlo Batouala Diallo, envoyé spécial de Guineematin.com
Tél. : (00224) 628 51 67 96