Six (6) jeunes gens, dont l’âge varie entre 20 et 33 ans, ont été fixés sur leur sort récemment au tribunal de première instance de Mafanco. Traduits devant ce tribunal pour répondre des faits de détention, vente et consommation de drogue, ils ont tous été déclarés non coupables. Pourtant, le procureur audiencier avait requis la condamnation d’un d’entre eux à 2 mois de prison avec sursis, rapporte un journaliste de Guineematin.com ayant suivi l’audience.
Ce groupe de jeunes, qui exercent différentes activités, sont en détention préventive depuis le 21 août 2024. On y trouve des mécaniciens, des chauffeurs, des soudeurs, des vigiles, des portefaix. Ils ont été interpellé au cours d’une opération de patrouille mixte organisée par les unités de la police et de la gendarmerie nationale.
A la barre, ils plaident tous non coupables des faits mis à leur charge.
Abdoulaye Condé, vigile : « Je revenais du travail, je suis venu jusqu’au niveau du marché de Sangoyah, les agents m’ont mis aux arrêts. Je ne détenais pas de la drogue. Je venais de prendre de l’alcool parce qu’il faisait trop froid. Mais pour la drogue, je n’en fume pas, je n’en vends pas non plus ».
Même argument de défense pour le soudeur Mamadou Mouctar Sylla. « Je quittais mon atelier. Les agents ont pourchassé des jeunes qui fument de la drogue auprès de chez moi. Les jeunes se sont introduits dans notre concession. C’est dans ce cadre que les agents sont venus m’interpeller. Ils ont donné un coup de poing à ma femme qui est enceinte avant de me mettre aux arrêts », a-t-il dit.
Mamadou Alpha Baldé, également soudeur de profession, plaide non coupable. « C’est mon maître qui m’avait chargé d’aller acheter des baguettes. A mon retour, je me suis croisé avec les agents. Ils m’ont brutalisé, m’ont fait monté dans leur véhicule. Ils ont soutiré les 500 000 francs guinéens qui se trouvaient dans ma poche. Je ne fume pas. Je ne bois pas… »
Sur la même lancée le mécanicien Amadou Tidiane Cissoko nie en bloc les faits. « Je quittais le travail, je partais chez moi à Wanindara. J’ai rencontré les agents qui se trouvaient dans 4 pick-up au niveau du groupe scolaire Souaré et Frères. Le dernier véhicule s’est arrêté. Les agents sont descendus. Ils m’ont fouillé, pris mes 24 000 francs guinéens. Ils m’ont fait monter dans leur véhicule et conduit à la police. Moi, je n’ai pas de groupe, je ne fume pas, je ne fréquente pas les temples. Je ne connais pas le chanvre indien…. »
Le portefaix N’Famoussa Camara dit avoir été interpellé alors qu’il ne détenait rien. « On m’a pris à Matoto sous le pont de Kondéboundji. Je transportais un bagage appartenant à une dame. Je traversais le pont de Matoto. C’est là que les agents sont venus m’interpeller alors que je ne détenais rien », a-t-il soutenu.
Le prévenu Alimou Diallo aussi ne reconnaît pas les faits. « Je ne reconnais pas les faits. Je ne fume pas. J’étais en train de regarder la télévision dans un bar au quartier Cosa. C’est sûr à cet endroit que les agents sont venus m’interpeller. Quand les agents sont venus, tout le monde a eu peur. Les gens ont pris la fuite. Moi, je suis resté pour regarder la télévision. Finalement, ils m’ont arrêté. Mais, je ne fume pas », a-t-il expliqué.
Dans ses réquisitions, le représentant du ministère public va demander au tribunal de retenir le prévenu Abdoulaye Condé dans les liens de la prévention en le condamnant à 2 mois avec sursis. Par contre, le ministère public, demande au tribunal de renvoyer les 5 autres prévenus des fins de la poursuite pour délit non constitué à leurs égards.
En rendant sa décision sur siège, le tribunal les a tous déclarés non coupables des faits mis à leur charge. Ils ont été renvoyés des fins de la poursuite pour délit non constitué. Après plus d’une semaine de détention, ils recouvrent la liberté.
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com
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