L’engagement par voie de concours de 10 000 enseignants à la fonction publique guinéenne fait toujours grincer des dents. Sur les 4 000 non retenus, la colère gronde. Mais, des mesures sont en train d’être prises par les autorités et le Collectif des professionnels de l’éducation pour faite face à leur situation. C’est ce qu’a fait savoir ce jeudi, 12 septembre 2024, Moussa Doré, président dudit Collectif, dans un entretien accordé à Guineematin.com à travers un de ses reporters.
D’entrée de jeu, Moussa Doré soutient qu’aucune faille n’a été constatée lors du concours de recrutement des enseignants contractuels locaux. Il ajoute que des démarches sont en cours pour trouver une solution à leur problème. « Nous avons fait un travail depuis des mois, qui a permis le recrutement de 10 mille enseignants contractuels à la fonction publique. Pour nous, le processus s’est déroulé dans les conditions les meilleures. A notre connaissance, il n’y a eu de faille par rapport à tout ce qui a été fait. Vous avez vu les jeunes qui sont allés manifester devant la présidence, le même jour on a fait un communiqué pour dire qu’ils ne sont pas des contractuels. Pour nous, tous les contractuels non admis sont à l’intérieur du pays et nous avons commencé les démarches en leur faveur. Le compte rendu du Ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation en fait foi, parce que nous avons été rencontrer le ministre à qui nous avons demandé de nous aider, afin que nos collègues qui ne sont pas admis, de leur trouver une alternative, pour les contractualiser pour que les recrutements prochains, l’État les favorise, ou alors si l’État a la possibilité de trouver un autre budget, de les prendre et les ajouter à la liste des admis », a dit Moussa Doré.
Par ailleurs, notre interlocuteur a déclaré que les contractuels qui ont manifesté devant la présidence le lundi passé n’ont pas été à l’intérieur du pays. Selon Moussa Doré, pour les vrais contractuels non retenus, des démarches sont en cours pour les réconforter dans leur situation. L’Etat a prévu une prime de 7 millions de francs guinéens pour chacun d’entre eux, dit-il. « Ce sont les contractuels de Conakry qui ont refusé d’aller en 2022 à l’intérieur du pays pour servir dans une classe qui ont manifesté. Et puisqu’ils pensaient à l’époque que le processus n’allait pas aboutir, ils ont refusé de partir à l’intérieur du pays et ils sont restés dans les écoles à Conakry. Donc, comme ils ont vu que le processus a abouti, alors ils cherchent à être intégrés dans le processus alors qu’il est tard. Les 4000 sont nos collègues qui ont travaillé, qui doivent bénéficier de quelque chose de la part de l’État. Parce qu’ils ont fait deux ans dans les écoles guinéennes. Et nous sommes en train de plaider pour que l’État puisse trouver une alternative pour eux. Pour le moment, ce qui est prévu pour eux, c’est que chacun aura 7 millions comme prime de travail qu’ils ont fait dans les écoles guinéennes. Mais pour nous, c’est insuffisant. Notre souhait serait que tous soient à la fonction publique. Il y a par exemple des départements qui ont besoin de travailleurs comme le ministère de l’Agriculture, qui a besoin aussi de conducteurs et de tracteurs. Nous, on a plaidé pour qu’on voie, si l’éducation n’a pas la possibilité de les employer, mais qu’on puisse les placer et les former. Pour qu’ils soient en tout cas des travailleurs au niveau du ministère de l’Agriculture. Comme ça, ça peut aussi soulager la souffrance qu’ils ont eu à mener à l’intérêt du pays », a-t-il indiqué
En outre, Moussa Doré indique que les 10 mille enseignants recrutés ne vont pas combler le manque d’enseignants dans les écoles à l’intérieur du pays. « L’Éducation a un besoin chaque année, si ce n’est pas le régime d’Alpha Condé qui avait mis à l’eau le plan établit par feu le président Lansana Conté, aujourd’hui on ne serait pas en train de parler de contractuels ou de manque d’enseignants dans les écoles. Par le passé, vous sortez de l’ISSEG ou de l’ENI, on vous envoie sur le terrain, vous faites 6 mois. Après, on vous engage à la fonction publique. Ils sont venus dire que les gens ne sont pas formés, il faut aller au concours et on a vu ce que ça a donné. Pour nous, 10 mille enseignants ne pourront combler tout le déficit dans les écoles. C’est pourquoi on est en train de plaider dans quelle mesure on pourra prendre nos collègues… », a-t-il laissé entendre.
Ismael Diallo pour Guineematin.com
Tél. : 624 69 33 33