Aboubacar Camara, Ibrahima Sory Sylla et Tam Sylla sont poursuivis au tribunal de première instance de Dixinn pour des faits de détention, consommation et vente de substances psychotropes. Des faits qu’ils ont d’abord nié mercredi, 11 septembre 2024, avant de finalement les reconnaître sous l’effet des agaçantes questions du parquet. Un parquet qui a d’ailleurs requis un an d’emprisonnement assorti de sursis à leur encontre, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
En détention depuis le 2 septembre dernier, les trois prévenus ont comparu ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Dixinn. À tour de rôle, chacun a évoqué les raisons de leur arrestation.
Aboubacar Camara, ramasseur d’ordures et domicilié à Kobayah, a dit que le chanvre indien l’aide à échapper à ses problèmes.
« Moi, je ne fumerai plus. Je m’excuse. Je ne savais pas que c’était interdit par la loi. Je suis un simple ramasseur d’ordures. Le chanvre indien, c’est en quelque sorte ma façon d’échapper à mes problèmes quotidiens qui sont nombreux. Ça m’apaise et m’empêche d’être en conflit avec les gens », a-t-il expliqué.
De son côté, Ibrahima Sory Sylla, ferrailleur, a nié complètement les faits jusqu’à la clôture des débats.
« Avant, je fumais de la drogue, mais maintenant je ne le fais plus. Quand ma mère m’a maudit, j’ai arrêté. Moi je suis un simple ferrailleur qui travaille durement. Ce jour, j’étais allé chez Tam pour regarder un match de football. Il y avait même un enfant là-bas. Nous les jeunes du quartier, c’est là-bas qu’on regarde les matchs. Donc, j’y étais juste pour regarder du football », s’est-il défendu.
Cet élève, Tam Sylla, a été arrêté en possession de plusieurs boules de chanvre indien d’une valeur de 50 000 francs guinéens, d’abord par nier les faits.
« Je fumais avant, mais je ne fume pas, ni ne vends actuellement. Ça fait trois ans que je ne fume plus. On m’a attrapé chez moi. Je n’avais rien sur moi. Quand je suis venu ici, on m’a effrayé. J’ai dit ce qu’il voulait entendre. À la gendarmerie, on m’a frappé là-bas. C’est pourquoi j’ai reconnu être quelqu’un qui vend du chanvre indien », a-t-il dit.
Cependant, face aux questions du ministère public, Tam Sylla a fini par avouer qu’il vend du chanvre indien.
« Oui, je vends du chanvre indien, j’avais un paquet de chanvre indien quand on m’a interpellé. Je suis désolé d’avoir menti au début. J’ai peur d’aller en prison », a-t-il déclaré.
Les débats clos, le ministère public, dans ses réquisitions, a demandé au tribunal de retenir les trois prévenus dans les liens de la culpabilité et de les condamner à un an d’emprisonnement assorti de sursis et une amende de 3 millions de francs guinéens.
Finalement, le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue demain, jeudi 12 septembre 2024.
Mamadou Baïlo Diallo pour Guineematin.com