Poursuivi pour violences légères à l’encontre d’une de ses locataires, Aboubacar Bangoura a été reconnu coupable au tribunal de première instance de Mafanco. La partie civile dans cette affaire, Hawa Kaba, l’accuse de l’avoir étranglé suite à une altercation. Des faits que le prévenu a niés, mais qui lui ont valu une amende d’un million de francs guinéens, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Dans sa déposition, Aboubacar Bangoura a nié les faits de violence légère mis à sa charge. « Je ne lui ai rien fait, j’ai juste pris son collet. Mais, je n’ai pas serré son cou. Elle loge chez moi et il n’y avait aucun antécédent entre elle et moi. Un jour, je suis venu trouver les enfants en train de crier, je leur ai dit de faire moins de bruit, mais ils ont continué. Les autres ont fui et l’un d’entre eux a couru pour entrer chez Hawa Kaba. Je suis venu le trouver dans la terrasse pour le prendre. C’est là qu’elle est venue attraper le fouet que je tenais. Elle a déchiré ma chemise », a expliqué le prévenu.
Prenant la parole, le procureur va dire que les déclarations du prévenu ne vont pas dans le même sens que l’expertise médicale faite sur la partie civile. « Vous dites que vous ne lui avez pas serré le cou, mais le médecin légiste a conclu que les éraflures trouvées sur son cou sont dues à un étranglement », a fait savoir la procureur.
Appelé à la barre pour donner sa version, la partie civile Hawa Kaba a démenti les affirmations du prévenu. « C’est qui m’a poussé à porter plainte, c’est parce qu’il a dit qu’il va me tuer. C’est qui a entraîné la bagarre entre lui et moi. Un jour, je suis rentrée à la maison et j’ai trouvé ma fille et ses amis en train de regarder la télé, mais je ne me sentais pas bien. Alors, j’ai demandé aux enfants de sortir, d’aller jouer dehors afin que je puisse me reposer. Ils sont sortis. Quelque temps après, les enfants ont couru et l’un d’entre eux est rentré dans mon salon. Je me suis levée pour demander ce qui se passait. En sortant, j’ai croisé monsieur Bangoura sur le seuil de mon salon. Je lui ai demandé ce qui se passait, il m’a répondu de ne pas le lui demander. Il a demandé à l’enfant qui était entré chez moi de venir. Et quand l’enfant est arrivé à son niveau, il a commencé à le frapper. Un coup, deux coups, trois coups… J’ai attrapé le fouet pour qu’il arrête de fouetter l’enfant. Mais lui, il voulait continuer à le frapper. Je lui ai dit d’arrêter de frapper l’enfant et que s’il ne veut pas arrêter, de sortir de mon salon parce que s’il arrivait malheur à l’enfant d’autrui dans mon salon, je serais la première à rendre des comptes à la justice. C’est ainsi qu’il m’a attrapé le cou et m’a violentée. C’est après cela que les gens sont venus nous séparer, lui demandant de me lâcher. Parmi le groupe des intervenants, il y avait son frère qui n’a pas hésité à lui dire que ce qu’il a fait n’est pas bon. Mais, il ne voulait rien entendre. Je lui ai demandé s’il voulait me tuer, il a répondu par l’affirmative. Après cette affirmation, je suis allée porter plainte au commissariat. C’est un habitué des faits, c’est son habitude de violenter les femmes. Je ne suis ni la première ni la deuxième, mais sa troisième victime. Et je voudrais que cela cesse. Je vais que justice soit rendue afin qu’il ne puisse plus porter main sur une femme. Je ne demande rien de plus », a-t-elle laissé entendre.
Dans ses plaidoiries, le conseil de la partie civile va demander au tribunal de rendre justice. « Madame la présidente, nous demandons que ma cliente soit dédommagée parce que la violence dont elle a été victime l’a empêchée d’aller à son lieu de service, précisément au marché où elle fait le commerce pour subvenir aux besoins de sa famille, parce que son mari est malade. C’est elle qui paye le loyer, qui nourrit les enfants. Et imaginez qu’à cause de cet incident, elle est restée trois semaines sans aller au marché, car elle était mal en point. Nous demandons que le tribunal rend justice afin que monsieur Aboubacar Bangoura ne violente plus jamais une femme », a déclaré l’avocat de la partie civile.
Dans ses réquisitions, le représentant du Ministère public, va demander la condamnation du prévenu à une peine d’amende. « Les explications apportées devant ce tribunal prouvent à suffisance que monsieur Aboubacar Bangoura est coupable de violences légères contre Hawa Kaba. Alors, qu’il vous plaise madame la présidente de le condamner au paiement d’une amende de 500 mille francs guinéens. Je crois qu’après son passage devant votre juridiction, il ne va plus répéter cette erreur », a requis le procureur.
Dans son délibéré, le tribunal présidé par la juge M’Balou Traoré a retenu Aboubacar Bangoura dans les liens de la prévention de violences légères. Pour la répression, il est condamné au paiement d’une amende de 1 million de francs guinéens. Il devra également payer un franc symbolique à la partie civile.
Mariama Barry Pour Guineematin.com