N’Zérékoré : les cris de cœur des vendeuses de manioc

Femmes en train de vendre du manioc à N'Zérékoré

Le manioc, à l’image de la patate, de la banane plantain, du taro et autres, est l’un des tubercules les plus cultivés dans la région de Nzérékoré par les paysans. Cet aliment végétal est obtenu à l’aide d’une bouture et il peut être transformé en divers aliments. L’équipe régionale de Guineematin.com basée dans la région est allée à la rencontre des femmes étalagistes du manioc dans les marchés du centre-ville de Nzérékoré pour parler de son utilité et exposer leur difficulté.

Au marché de Dorota, l’un des marchés populaires de la ville, se trouve Yamon Kolié, vendeuse de sacs de maniocs. Elle nous expose son quotidien.

« Actuellement, il n’y a pas de marché. Tu peux passer toute la journée assise derrière un sac de maniocs, mais les clients ne peuvent même pas en acheter la moitié. Et elle a la même valeur que la banane en matière de nourriture. Quand les vendeuses de l’attiéké viennent pour acheter, elles ne prennent pas avec le prix exact aussi. Cela fait que nous ne gagnons rien en retour », a-t-elle dit.

Sur les espaces du grand centre de négoce de la ville de Nzérékoré, nous avons rencontré Lucy Haoulomou, étalagiste du manioc. Elle nous explique l’importance de ce tubercule.

Lucie Hahoulomou, vendeuse de manioc au grand marché de N’Zérékoré

« Ici, nous vendons les maniocs en détail il y en a pour 1000, pour 2000 et 5000 francs. Il y en a parfois même des clients qui nous plaident et donnent 500 francs. Actuellement, le manioc n’est pas tellement acheté, c’est plutôt la patate qui est beaucoup convoitée. Or, le manioc nous sert à obtenir d’autres nourritures notamment : le to, attiéké, foutou, managuélé, Fania etc. Même les feuilles de manioc peuvent servir de sauce, mais les gens sont peu intéressés. Le manioc peut être préparé simplement aussi. Nous souffrons véritablement car on perd nos bénéfices, parce que les clients n’achètent pas les maniocs au prix qu’on leur propose souvent. Ça nous fatigue vraiment », a expliqué Lucy Haoulomou.

Même explication chez Gobou Délamou, assise derrière son manioc étalé.

Gobou Délamou, vendeuse de manioc au grand marché de N’Zérékoré

« Actuellement le manioc n’est pas acheté comme avant. Il est question de chance. La patate est mieux achetée que le manioc. Aujourd’hui il y a beaucoup de vendeurs de maniocs, c’est ce qui fait aussi que le prix du manioc a diminué. D’autres femmes préfèrent sécher le manioc au soleil, ensuite pilé à la machine pour obtenir sa poudre destinée à la vente », a-t-elle indiqué.

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah, Aimé Marie Loua, Sayon Haba, et Alain Lamah pour Guineematin.Com 

Tél : (+224) 620 16 68 16

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