L’envoi d’une délégation en Guinée forestière pour préparer les esprits à une éventuelle candidature du Général Mamadi Doumbouya à la prochaine élection présidentielle fait couler encre et salive. Des ressortissants de la région ont échangé à ce sujet avec des représentants de la communauté Konia à N’zérékoré dimanche, 15 septembre 2024, au quartier Tilépoulou. La démarche visait à mettre les points sur les i dans cette affaire qui divise. La délégation venue de Conakry était conduite par Abdoulaye Kourouma et Diabaty Doré, leaders politiques se disant personnes ressources du Konia, a constaté sur place Guineematin.com à travers ses reporters.
Dans son intervention devant la communauté Konia, Diabaty Doré, personne ressource du Konia, leader du Rassemblement pour la République (RPR), n’est pas allé du dos de la cuillère pour parler des médiateurs qui auraient été envoyés par le Général Amara Camara.
« Le message, c’était un message de paix parce que la Guinée en a besoin. Nous sommes dans une transition donc nous avons besoin de la paix. Je sais que dans toute la Guinée, ça ne va pas. Nous avons prôné la paix, la quiétude sociale et surtout la cohésion nationale. Et de leur dire aussi que dans toutes les organisations au monde, il y a un leader, il y a une tête. Quand il y a des situations qui se posent, on doit aussi demander des permissions à qui de droit. Parce que Konia est une grande communauté, on ne peut pas se lever et venir dire, pardonner, faites ceci, faites cela. Personne n’est contre le gouvernement, personne n’est contre celui qui est là aujourd’hui. Mais à un moment donné de l’histoire, il faut se dire où on était hier, où nous sommes aujourd’hui et où on va demain. Donc, quelqu’un ne peut pas venir un beau matin pour dire pardonner. Ce sont des individus qui étaient à la quête de leur quotidien et qui veulent peut-être se maintenir à leur poste aujourd’hui. Mais quand même, personne n’a été mandaté à ce que je sache par un groupe du Konia. Et Konia, c’est une grande communauté qui a des structures et ces structures n’ont pas été informées. Et c’est pour cela qu’on a dit que désormais, rien ne sera répondu sans faire recours à qui de droit », a laissé entendre Diabaty Doré.
Abdoulaye Kourouma, président du parti politique Rassemblement pour la Renaissance et le Développement (RRD), va abonder dans le même sens en parlant des émissaires venus de Conakry. « Nous sommes venus juste vous dire que ce ne sont pas des répondants, ils ne peuvent pas parler au nom de la communauté, ils ne sont pas mandatés par la communauté et la communauté n’est contre personne. Mais si ça doit se discuter, ça doit être censé porter la voix de l’autorité morale. Donc, c’est ce que nous sommes venus démontrer, que l’autorité morale est à Conakry. Donc, celui qui veut être Président, c’est à lui de l’annoncer et non une autre personne », a-t-il martelé.
Au sortir de cette rencontre d’échanges, Hadja Madoussou Kourouma, vice-présidente du bureau Konia à N’Zérékoré, dit avoir bien reçu le message. « Nous avons écouté leur message. Maintenant, là où on est aujourd’hui, nous les femmes Konianké, nous pleurons parce que nous n’avons pas nos frères, nos enfants et nos maris. Ils sont tous en prison. Les autorités n’ont qu’à avoir pitié de nous pour les libérer. On a trop souffert. On leur demande pardon, d’avoir pitié de nous les femmes de la forêt, surtout celles du Konia. Ce que nos enfants ont dit, on tient compte de ça. On n’est pas à l’aise parce qu’on n’a pas nos maris, nos enfants et nos frères », a-t-elle lancé, faisant référence entre autres à Amadou Damaro Camara, ancien président de l’Assemblé nationale avant le renversement d’Alpha Condé, en détention depuis plus de deux ans à la prison civile de Conakry.
De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah, Aimé Marie Loua et Sayon Haba pour Guineematin.com.
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