Des affrontements entre des centaines de membres de clans rivaux ont fait au moins 30 morts sur les hauts plateaux de Papouasie-Nouvelle-Guinée, a annoncé lundi la police, qui a reçu des pouvoirs exceptionnels pour mettre la situation sous contrôle.
Les violences dans la zone ont commencé en août lorsque des « mineurs illégaux » se sont attaqués à un propriétaire terrien dans la vallée de Porgera, où se trouve l’un des plus grands gisements d’or du pays du Pacifique, a indiqué la police.
Une médiation a échoué et le conflit a dégénéré en d’intenses combats tribaux, avec quelque 300 coups de feu sur la seule journée de dimanche, a déclaré le commandant de police Joseph Tondop.
Trente hommes de clans rivaux ont été tués, tandis que des centaines de femmes et d’enfants ont été déplacés et que de nombreuses maisons ont été réduites en cendres, selon cette source.
Deux fonctionnaires ont également été tués alors qu’ils rentraient chez eux après leur travail, a déclaré M. Tondop.
Le commissaire de police David Manning a averti que la police était prête à tirer sur les auteurs de violences pour rétablir l’ordre dans cette région difficile d’accès, où des mineurs artisanaux sont en conflit avec des propriétaires terriens locaux.
« En clair, cela signifie que si vous brandissez une arme dans un lieu public ou pour menacer une autre personne, vous serez abattu », a déclaré M. Manning dans un communiqué publié ce week-end.
« Cette détérioration de la situation est due aux mineurs et aux occupants illégaux qui s’en prennent aux propriétaires terriens traditionnels et qui recourent à la violence pour terroriser les communautés locales », a-t-il dénoncé.
– Armes automatiques –
La vente d’alcool a été interdite et un couvre-feu a été instauré pour la nuit, a ajouté M. Manning, qui s’est engagé à expulser les mineurs illégaux de la vallée.
Les conflits tribaux sont fréquents dans le pays mais l’arrivée d’armes à feu automatiques récemment a augmenté les pertes en vies humaines.
La vaste mine d’or à ciel ouvert de Porgera a représenté environ 10% de la valeur des exportations annuelles de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Mais les explosions récurrentes de violences tribales et une prise de contrôle par le gouvernement ont ralenti la production ces dernières années.
En 2022, dans cette région, des fusillades entre clans rivaux vivant près de la mine avaient fait au moins 17 morts.
Au début de l’année, au moins 26 personnes ont été tuées, dont 16 enfants, lors de l’attaque de trois villages dans la province du Sepik oriental (nord) au début de l’année.
Le pape François, en visite la semaine dernière en Papouasie-Nouvelle-Guinée, avait exhorté les habitants à « arrêter la spirale » des violences tribales ancestrales qui ont tué ou déplacé des dizaines de milliers de personnes.
Ces violences « ne permettent pas de vivre en paix et entravent le développement », a-t-il lancé.
La Papouasie-Nouvelle-Guinée possède de vastes réserves d’or, de cuivre, de nickel, de gaz naturel et de bois qui ont attiré les investissements de nombreuses multinationales, mais sa population de quelque 8 millions d’habitants reste minée par la pauvreté.
AFP