À peine réparé il y a quelques semaines, le pont de Bankoun, dans la sous-préfecture de Thionthian, relevant de la préfecture de Télimélé, a de nouveau été emporté par d’intenses pluies. Alors que la rentrée scolaire est imminente, les fonctionnaires et autres usagers se retrouvent coupés de leur lieu de travail, suscitant une profonde inquiétude. Les autorités locales s’interrogent sur les solutions à envisager d’autant plus que la localité est coupée de Télimélé. Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com, Ibrahima Diallo, membre de la délégation spéciale de Thionthian, appelle à une intervention urgente des autorités de la transition, notamment du président Mamadi Doumbouya et de son Premier ministre, Bah Oury.
Joint par téléphone, Ibrahima Diallo explique. « Il y a de cela quelques semaines, les autorités locales, en collaboration avec la population, se sont réunies pour essayer de mettre en place une passerelle, car le pont avait été emporté par le courant d’eau. Très récemment, les autorités et les citoyens ont mobilisé tous les fonctionnaires de la sous-préfecture, envoyant des équipes dans les brousses pour scier du bois et des troncs de palmiers. L’objectif était d’amener ces matériaux afin de permettre la circulation des motos et des piétons. Malheureusement, ce travail vient d’être détruit par les pluies torrentielles », a fait savoir ce membre de la délégation spéciale de Thionthian.
Par ailleurs, notre interlocuteur indique qu’ils sont désemparés par ce qui arrive. « Aujourd’hui, nous faisons face à une situation catastrophique. D’un côté, en allant vers Télimélé, il y a quatre districts, et de l’autre, trois districts. À l’heure où je vous parle, même les personnes venues pour le marché hebdomadaire du dimanche n’ont pas pu regagner leurs villages. Elles sont bloquées ici, à Thionthian centre. Elles n’ont pas pu retourner chez elles. Nous sommes vraiment désemparés et nous nous demandons ce qu’il faut faire »
En outre, Ibrahima DIALLO souligne l’inquiétude croissante liée à la rentrée scolaire imminente. « Nous avons une autre préoccupation, particulièrement pour les enseignants qui devront se rendre ici pour la rentrée des classes. Pour ces fonctionnaires, nous leur conseillerons de contourner en passant par la sous-préfecture de Sogolon, puis de rejoindre Fria avant d’arriver à Thionthian, afin que la rentrée scolaire puisse se dérouler normalement. Sinon, ce sont nos enfants qui vont en pâtir, car le pont est complètement détruit. »
Face à ces difficultés, Ibrahima Diallo interpelle les autorités de la transition. « Avant tout, je m’adresse au Président de la République, le Général de corps d’armée Mamadi Doumbouya, pour qu’il nous vienne en aide. Ce pont est une infrastructure coloniale, et même les piliers ne sont plus résistants. Nous sollicitons une assistance urgente du Premier ministre, Amadou Oury Bah, ainsi que de son ministre des Infrastructures et des Travaux publics, sans oublier les personnes de bonne volonté. Notre sous-préfecture est coupée en deux, nous ne pouvons plus rejoindre notre chef-lieu, qui est la préfecture de Télimélé. Nous avons besoin de soutien immédiatement pour reconstruire ce pont, vital pour relier les préfectures de Télimélé et Fria en passant par Thionthian. La rivière de Bankoun prend sa source à Sogolon et se jette dans le fleuve Fatala. Lorsqu’il y a crue, l’eau remonte et cause des dégâts considérables. Les citoyens sont perdus et ne savent plus vers qui se tourner. Rien ne peut se faire sans l’administration, qui est une hiérarchie. J’en appelle au gouverneur de la région administrative de Kindia et au préfet de Télimélé pour qu’ils se mobilisent. Nous sommes sous leur responsabilité, et actuellement, les citoyens sont bloqués, car sans la circulation des motos, les véhicules ne peuvent plus venir au marché, ce qui paralyse nos activités. Nous sommes une population pauvre…»
Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com
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