Comme annoncé précédemment, le Colonel Claude Pivi a été arrêté au Libéria et extradé en Guinée hier, mercredi 18 septembre 2024, après un peu plus de 10 mois de cavale. Ses avocats sont particulièrement préoccupés pour sa santé et pour le respect de ses droits.
Dans un entretien accordé à Guineematin.com, Me Abdourahmane Dabo, un de ses conseils, a particulièrement demandé aux autorités de la transition de garantir le respect des droits du Colonel Claude Pivi.
« Quand j’ai appris l’information, j’ai cherché à être en contact avec mes confrères du Liberia. Mais à date, je n’ai pas eu de communication directe avec le colonel… Avant cette nouvelle qui nous a tous surpris hier, nous nous avions relevé appel contre cette décision rendue par le premier juge. Nous avons reproché beaucoup de choses à ce jugement. Cette décision est contradictoirement rendue à son égard. Toutes les questions lui ont été posées avant son évasion. Nous avions relevé appel depuis quelques semaines déjà… Vous n’êtes pas sans savoir que depuis l’évasion de notre client, il était malade. Il faisait l’objet réccurrement d’hospitalisation à cause de son état de santé. Je vous informe aussi qu’il a plus de 60 ans et sa santé ne peut plus être comme un jeune. Il y a le poids de l’âge qui pèse déjà. L’image que tout le monde a vu, vous avez vu qu’il était tellement affaibli. Aujourd’hui, s’il doit être extradé, je demande aux autorités de la transition de faire en sorte que ses droits soient respectés », a déclaré Me Abdourahamane Dabo.
Le Colonel Claude Pivi est un officier militaire rompu au combat au corps à corps et au maniement des armes. Sous la junte militaire du CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement), il a été nommé ministre chargé de la sécurité présidentielle. Une fonction qu’il occupait lors du massacre du 28 septembre 2009. Un massacre pour lequel il a été inculpé en juin 2013 et conduit en détention à la maison centrale de Conakry en septembre 2022.
Cependant, un peu plus d’une année après l’ouverture du procès du massacre du 28 septembre 2009 devant le tribunal criminel de Dixinn (délocalisé à la cour d’appel de Conakry), le Colonel Claude Pivi s’est évadé de la maison centrale de Conakry. C’était le 4 novembre 2023. Il a été exfiltré de cette maison carcérale la nuit par un commando lourdement armé qui était conduit par son fils, Verni Pivi.
Son évasion a fait de lui l’homme le plus recherché de Guinée. Le gouvernement guinéen a promis d’offrir 500 millions de francs guinéens et la protection à toute personne qui aurait contribué à la capture du Colonel Claude Pivi.
“Pour conforter les citoyens à accomplir le devoir qui leur est ainsi prescrit par la loi, le département de la Justice offrira, à titre de récompense, la somme de cinq cent millions (500.000.000) de francs guinéens à toute personne qui aura aidé ou facilité l’arrestation de Monsieur Jean Claude PIVI en donnant des indications précises aux autorités judiciaires sur sa position exacte”, avait annoncé un communiqué du ministre guinéen de la justice.
Il a fallu presqu’un an pour que le Colonel Claude Pivi refasse surface avec son arrestation à Monrovia. Il regagne Conakry après la clôture du procès en première instance du massacre du 28 septembre 2009. Un procès au cours duquel il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Un mandat d’arrêt avait aussi été délivré à son encontre par le tribunal criminel de Dixinn.
Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com