En Guinée, les attentes sont grandes dans la lutte contre les Violence basées sur le genre (VBG). C’est dans cette optique que le Club des jeunes filles leaders de Guinée (CJFLG) s’apprête à organiser à Conakry la 3ème édition du forum sur les Violences Basées sur le Genre du 17 au 19 octobre 2024. En prélude à cet évènement, qui aura pour thème « Violence basée sur le genre en Guinée : progrès réalisés et défis persistants », le CJFLG a organisé une conférence de presse ce mercredi 18 septembre. La démarche vise à échanger sur cet évènement qui a pour objectif de faire avancer l’égalité et la protection des droits des femmes et des filles dans notre pays, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Oumou Khairy Diallo, présidente du Club des jeunes filles leaders de Guinée, explique que l’objectif de cette édition est de créer un cadre de concertation impliquant les parties prenantes nationales et internationales.
« Nous voulons avoir un cadre de concertation qui inclura l’État guinéen, à travers ses actions, les partenaires au développement, et nous, les acteurs de la société civile. Nous sommes plus proches des communautés, nous engageons des discussions, nous sensibilisons. C’est cela l’idée du forum. Nous avons organisé la première édition, puis la deuxième, qui a été un grand succès, et cette fois-ci, nous revenons avec la 3ᵉ édition sous le thème, ‘’Violence basée sur le genre en Guinée : progrès réalisés et défis persistants ». Après plus d’une décennie, est-ce que les résultats atteints reflètent les efforts fournis ? Ce que nous devons faire, c’est nous asseoir ensemble, examiner nos pratiques antérieures, identifier nos meilleurs acquis à conserver, et ce qui n’a pas fonctionné dans les différentes approches de lutte, afin d’améliorer nos actions, renforcer nos politiques et déterminer ensemble des innovations pour mieux lutter contre les violences basées sur le genre en Guinée. Nous voulons garantir un environnement où la jeune fille peut grandir et vivre en toute sécurité », a-t-elle déclaré.
De son côté, Krystèle Younèse, coordinatrice du Système des Nations Unies en Guinée, a réaffirmé l’engagement de l’institution à soutenir de telles initiatives.
« En Guinée, nous travaillons tous les jours, et pour nous, l’égalité des genres est une priorité centrale. D’après notre expérience, partout dans le monde, il est impossible d’obtenir un développement durable et un succès économique sans égalité entre les hommes et les femmes. Si les filles n’ont pas accès à l’éducation et que les chiffres de violences basées sur le genre sont élevés, le développement est compromis. Pour nous, le développement et la situation des filles et des femmes en Guinée sont liés. Tous nos programmes, nous travaillons sur la prévention des violences, la représentation des femmes en politique, l’accès des femmes à l’économie, ainsi que sur la lutte contre les mutilations génitales féminines. Nous collaborons aussi avec le club des jeunes filles pour les aider à faire de ce prochain forum un grand succès. Il est crucial que toute la population guinéenne se mobilise autour de ces questions. Nous avons besoin que les garçons et les hommes soient convaincus que les filles et les femmes doivent être protégées de la violence », a-t-elle martelé.
De son côté, Francesco Gauthier, représentant du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) en Guinée, a exprimé ses attentes par rapport à ce forum.
« J’ai une attente spécifique pour ce forum. Ma plus grande crainte est que la société civile s’aligne sur le mouvement institutionnel et cesse de jouer son rôle d’observateur sous un autre angle du phénomène. À l’issue de ce forum, j’aimerais que l’on se demande ce qui n’a pas fonctionné, malgré les grands investissements financiers que l’État et ses partenaires ont réalisés pour essayer d’éliminer les violences basées sur le genre. Je n’ai pas encore examiné les détails, mais nous sommes à notre 9ᵉ programme de coopération avec le gouvernement guinéen, avec une durée moyenne de cinq ans par programme, soit près de quatre décennies de mise en œuvre. Un tiers des ressources de chaque programme est consacré à la lutte contre les violences basées sur le genre. À travers les échanges de ce forum, je souhaiterais que nous déterminions pourquoi nos investissements, bien qu’ils aient contribué à certaines avancées, ne soient pas à la hauteur des attentes des femmes et des filles de Guinée », a-t-il indiqué.
Ismael Diallo pour Guineematin.com
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