8 500 USD dépensés pour un voyage avorté aux États-Unis : une journaliste poursuit Idrissa Sylla et Lamine Diané

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C’est pour un voyage aux États-Unis que la journaliste Aminata Camara a dépensé la somme de huit mille cinq cent dollars américains (8 500 USD). Malheureusement, sa jeune soeur qui devait rejoindre le pays de l’Oncle Sam n’a pu prendre le vol que pour la Turquie ! Là aussi, pour une très courte durée puisque le service turc d’immigration a vite découvert la supercherie pour finalement rapatrier notre compatriote à Conakry. Avec l’échec de cette tentative, la journaliste a réclamé vainement la somme versée pour le voyage de sa jeune soeur. C’est pourquoi elle a saisi les autorités judiciaires. Mais, devant le tribunal de première instance de Mafanco où il est poursuivi, Idrissa Sylla a dit n’être coupable de rien. Lui qui a comme métier le transfert d’argent a juré que son rôle s’est simplement limité au transfert des 8 500 dollars à Lamine Diané, qui est aux États-Unis et avec qui Aminata a contracté…

Idrissa Sylla, tenancier d’une agence de  transfert d’argent, est jugé pour complicité de trafic illicite de migrants au tribunal correctionnel de Mafanco. Mais, il pourrait s’en tirer à bon compte. A l’audience d’hier, jeudi 19 septembre 2024, le procureur a requis qu’il soit relaxé dans cette affaire où il est jugé avec Lamine Diané, considéré comme auteur principal, absent du procès. D’ailleurs, Idrissa Sylla a toujours nié les faits mis à sa charge, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

À l’audience de ce jeudi, Aminata Camara, partie civile dans cette affaire, a expliqué les faits pour lesquels elle poursuit Lamine Diané, résident aux États-Unis et son représentant en Guinée, Idrissa Sylla. « J’ai remis l’argent (8 500 dollars) à monsieur Idrissa Sylla dans le cadre du voyage de ma petite sœur pour les États-Unis. Puisque son associé qui réside aussi aux États-Unis se connaissait avec mon oncle qui vit là-bas, je n’ai pas cherché à trop fouiller sur sa moralité. Le contrat entre nous, c’était de faire voyager ma jeune sœur jusqu’aux États-Unis. Mais, eux, ils l’ont plutôt envoyée en Turquie d’où elle a été rapatriée plus tard. C’est lui qui représente Lamine Diané ici en Guinée. C’est Lamine Diané qui m’a dit d’aller remettre les 8 500 dollars à son représentant en Guinée qui est Idrissa Sylla. Arrivée chez ce dernier, il m’a fait comprendre que je ne suis pas la première personne que M. Diané a fait voyager et que je ne serais pas la dernière. Ensuite, il m’a rassurée que c’était sûr et que tout allait bien se passer », a dit Aminata Camara, journaliste de profession.

Après la clôture des débats, la représentante du ministère public a présenté ses réquisitions. À l’entame, elle a rappelé les faits pour lesquels le prévenu comparaît devant ce tribunal correctionnel. Par la suite, elle a demandé au tribunal de faire usage de l’article 544 du code de procédure pénale, en renvoyant le prévenu des fins de la poursuite pour délit de complicité de trafic illicite de migrants non établi à son encontre.

Pour sa part, l’avocat de la défense, convaincu de l’innocence de son client, a affirmé que celui-ci “n’a posé aucun acte matériel de complicité. Plus loin, il dit que le prévenu n’a jamais apporté une aide à la plaignante dans le cadre du voyage.

Interrogé au terme des réquisitions et plaidoiries des parties, pour sa propre défense, le prévenu Idrissa Sylla se défend en ces termes : « J’ai reçu l’argent et je l’ai transféré ensuite au destinataire. Et celui-ci a dit avoir reçu l’argent là-bas. Tout ce qui s’est passé après ne me concernait plus… ».

Le tribunal a mis l’affaire en délibéré et rendra sa décision la semaine prochaine, précisément le jeudi 26 septembre 2024.

À suivre !

Malick DIAKITE pour Guineematin.com 

Tél. : 626-66-29-27 

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