Les faits se sont produits dans la matinée de ce vendredi, 20 Septembre 2024, dans la commune rurale de Bossou, relevant de la préfecture de Lola, au sud de la Guinée. Une femme, du nom de Marie Zogbila, partie au champ pour récolter du manioc avec ses enfants, en a perdu celui qu’elle portait au dos dans une lutte avec un chimpanzé. Le drame a suscité la colère des jeunes de la localité qui ont voulu s’en prendre à l’Institut de recherche environnemental de Bossou (IREB), rapporte l’équipe de Guinéematin.com basée dans la région forestière.
Joint par téléphone, Michel Gomada Koïba, président de la délégation spéciale de Bossou, est revenu sur la scène tout en précisant que c’est la sixième fois qu’un tel cas se produit dans cette localité.
« La jeune maman avec deux de ses enfants, la petite fille et son frère, étaient partis à la recherche du manioc dans leur champ, distant de 3 km. C’est leur champ et il n’y a pas de menace chimpanzé là-bas. Mais ce matin, quand elle est arrivée au champ, elle s’est mise à déterrer le manioc. Entre-temps, elle a senti quelque chose tirer son enfant qu’elle portait au dos. Elle se retourne et voit que c’est un chimpanzé. Il y a eu une lutte dans laquelle elle cherchait à récupérer son enfant. Le chimpanzé l’a mordue au bras gauche et réussi à prendre l’enfant. Avec la douleur, elle a fini par céder pour prendre son autre enfant pour revenir à Bossou. Quand on a appris la nouvelle, on a dépêché la jeunesse sur les lieux. Mais, c’était trop tard. Le chimpanzé avait fini de tuer l’enfant. Ils ont envoyé le corps de l’enfant à Bossou, à l’IREB », a expliqué Michel Gomada Koïba.
A en croire notre interlocuteur, la vie de la femme mordue par le chimpanzé n’est pas en danger. « La femme qui a été mordue a eu les soins au centre de santé. On leur a dit de venir à la maison pour l’enterrement, parce que les autorités de Lola et de Bossou se sont rendues au lieu du décès. Chacun est venu apporter son aide. Quant au chimpanzé, personne ne l’a plus vu. Les habitants étaient en colère face à cette situation ».
En outre, le président de la délégation spéciale de Bossou a fait savoir que les jeunes étaient en colère suite à cette agression. Ils avaient voulu s’en prendre à l’Institut de recherche environnemental de Bossou. « La jeunesse était énervée contre l’IREB, parce que pour eux, c’est l’IREB qui garde les chimpanzés. Mais nous, on leur a dit que ce n’est pas l’IREB, mais ce sont des animaux sauvages qui sont là, dans la réserve. C’est pourquoi les autorités s’étaient mobilisées pour être là, afin d’apaiser la tension des habitants ainsi que la famille victime », a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, le président de la délégation spéciale de Bossou précise que ce genre d’incidents entre chimpanzés et humains est devenu récurrent ces dernières années à Bossou. « Ces dernières années, surtout en 2024, c’est très récurrent chez nous ici, car c’est la sixième fois que des cas pareils se produisent à Bossou centre. Je demande à la population de garder son sang-froid. Des choses comme ça, il faut remonter à l’autorité compétente. Des dispositions seront prises pour ne pas que ces chimpanzés arrivent toujours à faire ce genre de choses… », a déclaré Michel Gomada Koïba.
Depuis N’Zérékoré, Jean David Loua et Sayon Haba pour Guineematin.com
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