Des fourmis rouges, qui viendraient du Libéria, ont envahi des champs de riz dans les localités de Yalenzou et de Bounouma, en Guinée forestière. Cette invasion est un véritable calvaire pour les populations, qui ne peuvent plus se rendre dans leurs champs à cause de la nature toxique des fourmis qui provoquent des maladies, rapporte l’équipe de Guinéematin.com basée à N’Zérékoré.
Interrogé ce vendredi 20 septembre 2024, Raphael Laigue Mamy, victime et propriétaire d’un des champs de riz, raconte.
« Voici mon bas-fonds, il y a longtemps que je suis avec ce bas-fonds. Je souffre par rapport aux insectes qu’on appelle fourmis rouges et dans notre langue, c’est ‘’wéléyen’’. Alors, ces insectes nous empêchent de travailler et avant que je ne travaille, il faut me battre pour avoir certains produits au marché avant de mettre mon pied là-bas. Tout cela demande de l’argent, mais je n’ai pas les moyens. Quand ces insectes me piquent, ça me donne la nausée. Parfois, je vomie et j’ai des boutons qui sortent sur ma peau. Parfois, j’ai la fatigue. Je ne me sens pas à l’aise en un mot. Le mois passé, ma femme était en état de famille, elle a envoyé sa société de dix personnes dans le bas-fond pour travailler. Quand les insectes l’ont piquée, elle a fait un avortement. Actuellement, j’ai des problèmes, je m’occupe de ma santé et de celle de ma femme aussi, parce que mes enfants ont peur de venir au bas-fond. Je demande aux autorités de nous venir au secours » a-t-il lancé.
Même son de cloche chez Angèle Mamy, présidente des femmes de la sous-préfecture de Yalenzou, qui parle des effets des fourmis rouges sur la gent féminine.
« C’est nous qui sommes victimes de ces insectes. Il y a certaines, leur sang n’est pas compatible avec ces insectes. Il y en a même, quand elles travaillent dedans, dès que ça les pique, elles ont directement de la nausée ou des boutons apparaissent partout sur leurs corps. Parfois même, ça provoque des enflements sur les pieds. Les femmes enceintes de moins de 3 mois, quand ces fourmis les piquent, ça provoque de l’avortement », a laissé entendre Angèle Mamy.
Pour sa part, Théophile Mamy, président de la délégation spéciale de Yalenzou, interpelle les autorités compétentes pour faire face au problème.
« Ces insectes qui sont en train de nuire à la santé de ma communauté, on en entendait parler au Liberia depuis 2020. Mais vu notre position géographique, ils ont rapidement traversé pour entrer en Guinée. Et aujourd’hui, partout dans les secteurs de la commune rurale de Yalenzou, ces insectes existent, même à Bounouma aussi. Parce que nous avons la même position géographique qu’eux. Nous sommes très proches du Liberia. Nous tendons humblement la main au gouvernement, à travers le Ministère de l’Agriculture, de remonter l’information, pour que toutes les localités de la sous-préfecture de Yalenzou soient ravitaillées en produits comme il le faut », a sollicité le président de la délégation spéciale de Yalenzou.
De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah et Sayon Haba pour Guineematin.com
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