Conakry : l’OINTG accuse la présidente de la délégation spéciale de Sonfonia de violation des droits syndicaux

L’Organisation Indépendante Nationale des Travailleurs de Guinée (OINTG) exprime son indignation face à ce qu’elle qualifie de « violations flagrantes et répétées de la liberté syndicale » par la délégation spéciale de la commune de Sonfonia et les services de sécurité. Les responsables de ce syndicat des taxis-motos révèlent des manquements graves sur la liberté syndicale et son droit d’exercice légal, suite aux interpellations et tortures injustifiées dont sont victimes ses syndiqués. L’annonce en a été faite dans la journée d’hier, vendredi 20 septembre 2024, à travers une déclaration rendue publique à la maison de la presse de Conakry, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans sa déclaration, l’Organisation Indépendante Nationale des Travailleurs de Guinée (OINTG), créée à Sonfonia, accuse la présidente de la délégation spéciale, Madina Dansoko, de violation graves de leurs droits syndicaux. La structure interpelle les autorités à qui elle demande de tout mettre en œuvre pour retirer la gestion du secteur des transports dans les compétences des communes.

DECLARATION N°002/ΟΙNTG/BEN/FPNTMG/2024

  • Vu le procès-verbal de l’Assemblée générale Constitutive de l’OΙΝΤG,
  • Vu les statuts et règlement intérieur de l’OINTG,
  • Vu le Code du travail, notamment les dispositions des articles : 322.1, 322.2, 322.3,322.4, 322.5, qui prévoient la libre création des centrales syndicales sans autorisation préalable et leur pluralisme en République de Guinée.
  • Vu la convention 87 de l’OIT notamment son article 4 qui stipule que les organisations des travailleurs et des employeurs ne sont pas sujettes à dissolution ou à suspension par voies administrative et son article 7 qui stipule que l’acquisition de la personnalité juridique par ces dernières, leurs fédérations et confédérations ne peut pas être subordonné à des conditions de nature à mettre en cause l’application des articles 2,3 et 4 de ladite convention ;
  • Vu le courrier en date du 30/01/2024 et le Courrier N°002 en date du 05/03/2024, relatifs à la déclaration d’existence de la Centrale Syndicale OINTG à l’attention du Ministère du travail et de la fonction publique ;
  • Vu le Courrier en date du 22/02/2024 adressé au MATD, relatif à la déclaration d’existence de la centrale syndicale OINTG ;
  • Vu la déclaration d’existence à l’attention de Madame la Gouverneure de la ville de Conakry en date du 22/02/2024 relative à la création de l’OINTG ;
  • Vu la lettre d’information N°001 à l’attention du Mouvement Syndical relative à la création de l’Organisation Indépendante Nationale des Travailleurs de Guinée OINTG.
  • Vu le Courrier N°0125/MT/CAB/2024 en date du 28 Mars 2024 de la direction nationale des transports terrestres, portant accusé de réception du courrier de déclaration d’existence de l’OINTG ;
  • Vu la déclaration d’existence N°001/OINTG/2024 à l’attention du patronat (UNTRG) ;
  • Vu les manipulations et les violations répétées des droits individuels et collectifs des travailleurs et travailleuses, membres de l’OINTG, notamment dans le secteur des transports, par la délégation spéciale de Sonfonia ;
  • Vu les violations gravissime et répétées de la convention 87 de l’OIT sur la liberté syndicale et son droit d’exercice légal, du code du travail et de la charte de la Transition, par la présidente de la délégation spéciale de Sonfonia ;

Après que l’Organisation Indépendante Nationale des Travailleurs de Guinée a adressé un courrier de demande d’obtention de contrat à la commune urbaine de Sonfonia, Référencé N°005/OINTG/BEN/SEN/2024 contre une décharge, conformément à la demande de celle-ci, et à dresser un procès-verbal de constat par voie d’huissier, pour toutes fins utiles du refus de la commune d’en octroyer :

Elle apprend avec surprise sur les réseaux sociaux (WhatsApp et Facebook) de l’existence d’un courrier Référencé N°009/VC/CL/202 de la commune Urbaine de Sonfonia, en date du 13 septembre 2024, portant information aux commissariats centraux de polices et de brigades de Gendarmeries de l’habilitation de ce qu’elle appelle syndicat des transporteurs du recouvrement des taxes de stationnement dans la commune Urbaine de Sonfonia., demandant expressément aux autorités civiles et militaires de porter assistance audit syndicat dans l’accomplissement de la fameuse mission.

Considérant que le contrôle de légalité des centrales syndicales ne fait pas parti des quatorze (14) compétences transférées aux communes et est du domaine exclusif des juridictions chargées du travail et que les centrales syndicales ne sont pas soumises à des autorisations de constitution et d’exercice en amont et en aval de leur existence :

Elle qualifie ledit courrier comme étant le comble du trafic d’influence et caractérisant un abus d’autorité sans précédent, dans l’histoire de la gouvernance communale en République de Guinée, et est de nature à troubler l’ordre publique, par des possibles violent accrochages dans les différentes lignes, entre ceux qui vont vouloir imposer la vente forcée des tickets de la C.N.T.G aux travailleurs de l’O.I.N.T.G dans ses lignes de transport, si toutefois, les autorités hiérarchiques de la délégation spéciale ne prennent pas leurs responsabilités, face à cet amateurisme administratif, couronnant la complicité avérée entre la délégation spéciale de Sonfonia et la C.N.T.G, motivée par la corruption ;

Et décline toutes responsabilités en cas de trouble à l’ordre public né de cette situation, savamment orchestrée, par la délégation spéciale en complicité de mauvaise foi avec la CNTG impopulaire dans la commune, ne disposant donc d’aucune ligne de transport, nostalgique de monopole existentielle syndicale, et cite nommément les autorités de la délégation spéciale et les responsables de la CNTG comme les éventuels auteurs de ces possibles troubles ;

Après plusieurs avertissements de l’OINTG au département chargé des transports, du gouvernorat de la ville de Conakry, du ministère de la justice entre autre ;

– Que nos membres soient victimes d’arrestations arbitraires et de séquestration par les commissariats centraux de police et d’unités de gendarmeries établies dans la zone, Notamment courant 2023 par l’ECO16 de SAMATRAN par des actes de tortures de 6 de nos camarades de 600 coups chacun sur les fesses pendant 4 jours, et courant 2024 par la même unité d’arrestation et de séquestration pour cause du port des gilets et badges de l’OINTG à T8 le 16 Août 2024 ou plus de 50 gilets ont étés déchirés et 6 d’entre eux ont étés emprisonnés 4 heures avant d’être libérés, à Sonfonia gare et à la 17 carrefour casse et à la Station BTN le 19 septembre 2024 ou 12 de nos camarades ont étés arrêtés par la même unité sur instruction de la présidente de la délégation spéciale de Sonfonia, et le 17 septembre par le commissariat central de Sonfonia sur instruction de la présidente de la délégation spéciale à la demande de la CNTG.

Nous appelons, les autorités publiques et privées, civiles et militaires de respecter et de faire respecter, la convention 87 de l’OIT et le code du travail notamment la liberté syndicale et son droit d’exercice légal.

Considérant le processus d’évaluation de la représentativité syndicale en perspective, entrepris par le ministère du travail et de la fonction publique, comme étant un outil incitatif, à l’implantation des centrales syndicales, pour une meilleure représentation syndicale des différents secteurs professionnels publiques et privés, en vue d’assurer un dialogue sociale sérieux et inclusif :

Nous invitons le mouvement syndical Guinéen à promouvoir l’esprit démocratique et laïc en son sein, pour garantir la liberté de constitution des centrales syndicales conformément aux dispositions légales et réglementaires d’une part, et le droit d’appartenance ou non à une structure syndicale aux travailleurs d’autre part.

Nous appelons les travailleurs et travailleuses de Guinée à promouvoir l’union, la fraternité, l’amour, le pardon et la solidarité, dans leur espace de travail et de respecter les avis de grèves quand il s’agit de la défense de l’intérêt général des travailleurs tant dans le secteur privé que public.

Au patronat de promouvoir un travail décent, la bonne éthique, la déontologie et l’esprit d’entreprise pour la construction d’une société juste, équitable et travailleuse dans le grand bonheur du peuple de guinée.

– Aux autorités concernées de tout mettre en œuvre pour retirer la gestion du transport dans les compétences des communes afin de garantir la paix et la stabilité dans les différentes communes du pays, dans le grand bonheur des citoyens, et contribuer efficacement par cette voie à la prévention et à la lutte contre la corruption et la création des bandes organisés, avec une richesse incontrôlée.

– Nous appelons le patronat à promouvoir l’investissement privé et local, afin de contribuer à la lutte contre l’immigration clandestine, l’exode rural et le chômage chronique de la jeunesse et parfois des chefs de familles âgés, diplômés de nos universités, qui n’ont jamais eu la chance de travailler.

Nous invitons, la police et la gendarmerie de garder leur posture de neutralité syndicale et républicaine, en s’occupant des infractions pénales, afin d’éviter de tronquer leur image contre des pots de vins, ou par complaisance exécutoire d’ordres manifestement illégales au détriment de la foi de leur serment et au risque de poursuites judiciaires car nulle n’est au-dessus de la loi.

Nous attirons l’attention de l’opinion publique nationale et internationale par rapport aux agissements de certains commissariats centraux de polices et d’unités de gendarmeries, qui se font complices de la délégation spéciale de Sonfonia au service de la C.N.T.G, nostalgique d’abus d’autorités, de monopole existentiel et de trafic d’influence, qui se donne le prérogative de contrôle de légalité et empêchent la libre implantation des centrales syndicales, au détriment du pluralisme syndical contrairement aux prescriptions de la convention 87 de l’Organisation internationale du Travail (OIT), du code du travail consacrant la liberté syndicale, reconnue par la charte de la transition, dont arrestations et séquestration arbitraires sont les boussoles qui orientent leurs actions, motivées par la corruption.

Nous mettons en garde les responsables de ces abus par complicité ou par complaisance et menaçons de nous faire entendre, quand il s’agit de la protection des droits de nos travailleurs, et nous nous réservons le droit de poursuivre en justice tout imposteur policier, gendarme et membre de la délégation spéciale, qui désormais interférera dans les activités syndicales.

Organisation Indépendante Nationale des Travailleurs de Guinée (OINTG)

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