N’Zérékoré : la colère des instituteurs « trahis » pour le recrutement à la fonction publique

Daniel Lamah, instituteur de profession

Le récent concours de recrutement des agents de l’Etat pour la fonction publique continue de faire des vagues en Guinée. Des instituteurs, non admis et d’autres, « empêchés » de participer au test, dénoncent le processus et disent avoir été trahis. C’est le cas de Daniel Lamah de N’zérékoré qui est très en colère.  Interrogé par la rédaction régionale de Guineematin.com basée à N’Zérékoré, il dénonce sa non-participation au test et sollicite l’appui des autorités.

L’instituteur Daniel Lamah n’est pas passé par le dos de la cuillère pour dénoncer ce qu’il qualifie de trahison, ce après avoir été retenu pour le concours de recrutement à la fonction publique mais auquel il n’a pas participé. « Sincèrement, j’étais un peu ému du fait que j’étais partant de ceux qui devraient faire le test du concours de recrutement à la fonction publique au compte de l’enseignement élémentaire. Nous avions été présélectionnés par rapport à nos dossiers, mais à mon fort étonnement, nous n’avons pas eu de suite favorable, c’est-à-dire qu’on n’a pas fait le test », a dit d’entrée, l’instituteur Daniel Lamah.

En ce qui concerne les formalités à remplir pour être retenu et passer le test, l’instituteur Daniel Lamah précise : « J’avais mon nom sur la liste de tous ceux qui devaient faire le test. Ce qui prouvait que je devrais faire le test. Et, le jour venu, j’étais au centre. On a eu une information qui disait qu’une certaine Directrice avait dit, qu’on devait décaler notre programme, et que c’est le secondaire qui devait passer le test ce même jour. Nous autres de l’élémentaire, nous serions programmés ultérieurement. Mais, chose qui n’a jamais vue jour. Depuis lors, on n’a plus eu une autre information ou un autre appel pour être programmé. Or, j’ai fait le dépôt des dossiers et j’ai même versé les cent mille francs guinéens (100.000 GNF), et mon nom était sur la liste de ceux qui devaient passer le concours, mais je n’ai pas participé parce qu’ils avaient rejeté pour nous. C’est comme s’ils nous avaient tendu l’oreille, et nous sommes restés comme ça… Je ne sais pas si c’est la volonté de l’Etat que nous autres, nous ne passions pas ce test. Nos dossiers avaient été validés. Nous étions même programmés dans le calendrier. J’étais retenu au centre lycée Félix où j’avais été, mais on me l’avait dit que ce jour-là n’était pas notre tour, c’était le tour de ceux du collège et du lycée. C’est une trahison, une tromperie que je ne peux pas qualifier… »

En outre, Daniel Lamah demande à l’État l’organisation de ce test tout en affirmant être prêt à le passer. « A partir du moment où on nous avait dit que nous serions ultérieurement programmés, on attendait jusqu’à ce que ce jour puisse arriver, mais ce jour n’est toujours pas arrivé. Ce n’est pas moi seul, c’est un grand groupe, de Conakry jusqu’à Yomou. Et, je voudrais dire à l’Etat que nous sommes toujours à l’attente, puisqu’à un certain moment, j’ai entendu que l’Etat a ouvert une plateforme, qu’il veut chercher des contractuels. Au lieu de chercher des contractuels, pourquoi ne pas organiser notre test pour que ceux qui auront ce test soient maintenus et combler le trou. Ou alors, je me demande si c’est l’Etat qui n’est pas en mesure de prendre en charge tous ceux qui ont eu ce test. Mais en tout cas, nous sommes en attente, car nous sommes prêts à servir l’Etat et à relever le défi de la formation des enfants. Je demande à mes camarades qui sont dans cette même situation de rester pieds fermes, parce que c’est quelque chose qui devrait être organisée. Ça a été un devoir de déposer les dossiers, et ça doit aussi être un droit pour nous de faire le test, que nous soyons retenus ou pas. Parce que si on avait fait le test et qu’on n’avait pas eu, là on serait bien situé sur notre situation. Mais quand on ne l’a pas fait, c’est comme s’ils nous ont oubliés. Nous attendons ce jour pour aller faire le test. Moi je veux que l’Etat fasse une déclaration par rapport à ces gens qui sont restés sans faire le test. Est-ce qu’ils tiennent compte de nous, ou est-ce qu’ils nous ont oubliés ? Nous voulons que l’Etat organise ce test pour que les vaillants enseignants commencent leurs activités pendant cette rentrée », a laissé entendre l’instituteur Daniel Lamah.

De N’Zérékoré, Jean David Loua pour Guineematin.com

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