Les enseignants contractuels communaux, non admis au concours d’accès à la fonction publique, ont été dispersés à coups de gaz lacrymogène ce lundi, 23 septembre 2024, devant la présidence de la République à Kaloum. Certains d’entre eux ont été mis aux arrêts, dont leur responsable Elhadj Djaka Sow. Ils étaient venus sur les lieux, pour la 3ème fois, pour dénoncer la mauvaise organisation du concours et demander leur intégration à la fonction publique, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Ils en sont à leur troisième manifestation consécutive devant les grilles du palais Mohamed V, siège de la présidence de la République. Ces enseignants contractuels communaux, non admis au concours d’accès à la fonction publique, demandent désormais une audience avec le Général Mamadi Doumbouya.
Mais les choses ont dégénéré ce lundi à Kaloum. Certains d’entre eux ont été interpellés, d’autres pourchassés dans les rues de Kaloum par les forces de l’ordre. Au moins 5 d’entre eux sont entre les mains de la gendarmerie à Kaloum.
Abdourahmane Aïssatou Diallo, représentant des contractuels non retenus de Labé, a réagi avec frustration face à leur mésaventure du jour.
« Ce n’est ni la première, ni la deuxième fois. Aujourd’hui, c’est la troisième sortie des enseignants contractuels écartés. Lors de la précédente rencontre, nous avons discuté avec le chargé des renseignements, qui nous a promis de transmettre notre situation au Président. Malheureusement, depuis, nous n’avons reçu aucun retour. C’est pourquoi aujourd’hui, nous avons décidé de nous rendre à la présidence pour tenter de rencontrer le Président, car nous pensons qu’il n’est pas informé de notre situation. Je suis mécontent aujourd’hui, car la dernière fois, les policiers sont venus négocier avec nous, en nous disant de belles paroles. Cependant, aujourd’hui, ils ont fait des bavardages sur nous, et certains d’entre nous ont été arrêtés. Cinq personnes ont été interpellées, notamment le représentant de Kankan, Moussa Diakité ; le porte-parole Djaka Sow, ainsi que Balla de Fria et une dame de Forécariah… »
Par ailleurs, Abdourahmane Aïssatou Diallo demande la libération de ses camarades. « Nous demandons leur libération immédiate, car nous ne sommes pas sortis pour manifester, mais simplement pour plaider notre cause. Nous ne nous décourageons pas. Nous resterons là jusqu’à leur libération, et nous continuerons de plaider devant la présidence pour qu’ils nous intègrent à la fonction publique », a-t-il indiqué.
Pour sa part, Bademba Barry, enseignant contractuel non retenu à la préfecture de Kindia, exprime sa déception face à ce qu’il qualifie de « sélection » et non de concours. Il demande la libération des enseignants contractuels.
« Ce matin, nous sommes venus à la présidence pour notre troisième sortie, afin de demander au Président de nous rétablir dans nos droits. Nous avons été contractuels comme les autres et nous avons respecté tout le processus requis. Nous sommes donc venus dans le cadre d’une plaidoirie à la présidence pour être engagés, tout comme nos amis. Cependant, certains d’entre nous ont été interpellés par les forces de l’ordre, notamment le porte-parole des enseignants contractuels communaux non retenus de Guinée, ainsi que plusieurs autres. Nous voulons dire, à travers les médias, au Président de la République, qui a promis que la justice serait la boussole du peuple, que nous, les enseignants contractuels non retenus, méritons d’être rétablis dans nos droits. Nous avons respecté tout le processus du concours, qui n’a finalement pas été un concours mais plutôt une sélection. C’est pour cela que nous ne sommes pas contents. Vous n’êtes pas sans savoir que nous avons frappé à toutes les portes : le MEPU-A, le MATD, le Ministère de la Fonction publique. Nous avons déposé des mémos partout pour signaler les anomalies, mais cela n’a pas abouti. C’est pourquoi nous demandons au président de la République de nous rétablir dans nos droits. Nos amis ont été interpellés et nous demandons à l’État de les libérer. Mon dernier message s’adresse au président de la République, en tant que père de la nation, pour qu’il essaie de résoudre la situation des enseignants contractuels non retenus », a lancé Bademba Barry.
Ismael Diallo pour Guineematin.com
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