Célébrée le 2 octobre de chaque année depuis 1958, la fête de l’indépendance en Guinée est une manifestation festive marquée par des rassemblements, des défilés et des célébrations diverses. C’est également un moment propice pour les jeunes entrepreneurs qui s’engagent dans la vente d’articles variés, allant des t-shirts aux casquettes, d’accroître leur revenu. Mais la guerre des prix à cause de la concurrence est un facteur agaçant pour ces petites moyennes entreprises, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Sékou Nourdine Camara, calligraphe et décorateur basé à Kaporo Marché, témoigne des défis auxquels il fait face.
« Je fais des t-shirts, des banderoles et des casquettes, surtout des t-shirts à cause de la fête de l’indépendance. Mais pour le moment, il n’y a pas assez de clients », se plaint-il.
Ses expériences passées, notamment depuis 2015, lui ont montré que la demande est souvent tardive. La plupart des clients attendent la dernière minute pour faire leurs achats. Malgré cela, il reste optimiste, ayant commandé 500 t-shirts et plus de 100 casquettes pour cette année.
Oumar Camara, un infographiste en herbe, partage une vision similaire. Bien qu’il ne soit pas encore bien établi dans le domaine, il cherche à se faire un nom.
« J’ai commandé 200 articles, mais il y a beaucoup de matériel qui me manque. Je me débrouille petit à petit », dit-il.
Oumar fait face à une forte concurrence, avec un marché saturé de nouveaux vendeurs qui cherchent à tirer parti de la fête. Pour lui, la vente de t-shirts devient un moyen de survie, mais la guerre des prix complique les affaires.
« Je vends mes t-shirts à 50 000 GNF, mais d’autres les revendent à 70 000 GNF, ce qui dépend de la qualité », ajoute-t-il.
Ibrahima Sory Diallo, designer et graphiste chargé de l’impression et de la personnalisation des articles à ANTECH, exprime son inquiétude face à l’afflux de nouveaux venus dans le secteur.
« Beaucoup de jeunes qui ne sont pas du milieu se lancent dans ces activités, ce qui complique notre situation », explique-t-il.
Selon lui, la qualité des articles en souffre, car des personnes peu qualifiées tentent de profiter de la demande croissante sans les compétences nécessaires.
« Les clients préfèrent souvent les t-shirts moins chers vendus à Madina, peu importe la qualité », déplore-t-il.
Cette année, avec une implication accrue du gouvernement dans l’organisation de la fête, l’engouement est palpable. Ibrahima prévoit de vendre entre 2 500 et 3 000 t-shirts, espérant maintenir le même niveau de vente que l’année précédente.
La fête de l’indépendance est un moment crucial pour de nombreux jeunes guinéens qui cherchent à tirer profit de la célébration. Toutefois, cette quête de gains rapides entraîne une concurrence féroce et soulève des préoccupations quant à la qualité des produits proposés. Les témoignages de Sekou, Oumar et Ibrahima illustrent bien les défis et les opportunités de cette période festive, où l’enthousiasme des jeunes entrepreneurs doit se heurter à la réalité d’un marché saturé. En cette période de célébration, un équilibre entre qualité et accessibilité pourrait bien être la clé du succès pour tous.
Lamine Kaba pour Guineematin.com
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