Conakry : Ibrahima Bah jugé dans une affaire de 50 millions GNF et de 10 800 dollars

Ibrahima Bah, prévenu non détenu, est jugé au tribunal de première instance de Dixinn pour abus de confiance portant sur les montants de 10 800 dollars et 50 millions de francs guinéens. Les parties civiles dans cette affaire sont Mohamed 5 Kaba et Idrissa Mansaré, qui disent avoir été embarqués, sans le savoir, dans une affaire de groupe électrogène destiné à alimenter des particuliers au grand marché de Madina. A l’audience de ce lundi, 23 septembre 2024, Ibrahima Bah parle d’un partenariat qui a mal tourné, alors que les parties civiles maintiennent leurs accusations, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Appelé à la barre, Ibrahima Bah, entrepreneur domicilié au quartier Hamdallaye, a répondu aux questions du tribunal dirigé par le président Mory Bayo. Il parle d’un partenariat qui a mal tourné. « J’ai acheté un groupe électrogène pour ravitailler les gens en courant électrique. Je suis parti vers monsieur Ibrahima Mansaré pour qu’il donne de l’argent. Il m’a donné 10 800 dollars pour remplacer le moteur qui s’est gâté. Selon le contrat, c’est moi qui devais collecter l’argent, les recettes. Depuis qu’il m’a donné l’argent, je n’ai pas pu collecter les recettes parce qu’à chaque deux semaines, le moteur tombait en panne… pour cinq jours de travail, j’ai donné au gérant de Monsieur Kaba 4 millions 500 000 GNF… Monsieur Mohamed 5 Kaba m’a remis 50 millions GNF qu’on a utilisés comme avance pour le moteur à 600 kVa. Depuis la remise des 50 millions, on n’a rien collecté comme recettes. Le prix du moteur est de 600 millions GNF. On s’est dit que chaque mois, on va payer 100 millions GNF. On a envoyé 3 moteurs et ils sont tombés en panne… Mon ami m’a dit que comme les moteurs tombent en panne, il veut se retirer. Un jour, Mohamed 5 Kaba aussi m’a dit qu’il veut se retirer… Ils ont éteint le moteur pour dire que tant qu’ils n’ont pas leur argent, le moteur ne va pas travailler. Je gagnais 2 millions 200 mille GNF. Le moteur tombait tout le temps en panne. Actuellement, il travaille, mais juste 3 jours », déclare-t-il.

Mohamed 5 Kaba, l’une des parties civiles dans le dossier, entrepreneur domicilié à Madina, va également expliquer comment ils en sont arrivés là. « Il m’a demandé de lui prêter de l’argent, qu’il allait me rembourser dans 3 jours. Il ne m’a jamais parlé d’investissement. Je lui ai remis l’argent, sans intérêts. Avec ce groupe, si vous travaillez, vous pouvez gagner au moins 7 à 8 millions de francs guinéens. Il ne m’a donné aucun centime et le moteur n’est jamais tombé en panne, sauf un seul jour. Je lui ai donné 50 millions GNF. Cet argent ne m’appartenait pas. J’ai voyagé pour Kankan, j’y ai passé un mois. A mon retour, mon frère à qui j’avais emprunté les 50 millions GNF m’a dit que Ibrahima Bah n’a rien dit… Je réclame 104 millions de francs guinéens », a-t-il réclamé.

De son côté, Idrissa Mansaré, domicilié au quartier Taouyah, coiffeur de profession, a expliqué comment il a été embarqué dans cette aventure. « J’ai donné 10 800 dollars à Ibrahima Bah pour travailler ensemble. Il est venu me dire qu’on pouvait gagner 10 millions GNF par jour en fournissant du courant électrique. Lorsqu’on a commencé et qu’on a collecté 5 millions, il m’a trompé. S’il ne m’avait pas dit qu’on pourrait gagner beaucoup d’argent, je n’allais jamais lui donner mon argent. J’ai investi et je n’ai rien gagné. Un jour, j’ai appelé Ibrahima, pendant une semaine, il ne me décrochait pas. Quand je suis allé à Madina, j’ai débranché le moteur », a-t-il expliqué.

Au regard des explications données par les deux parties civiles, le représentant du Ministère public a sollicité une requalification des faits d’abus de confiance en escroquerie. « Ils ont été manipulés », a dit le parquet en demandant également la saisie du fameux groupe électrogène.

Le tribunal, après en avoir délibéré sur la requête du ministère public, requalifie les faits d’abus de confiance en faits d’escroquerie. Le tribunal a également ordonné la comparution de Soumah, électricien, avant de renvoyer l’affaire au 30 septembre 2024 pour la suite des débats.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

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