À l’approche de la célébration de la fête de l’Indépendance (le 2 octobre), la circulation est fortement perturbée à Dixinn-Terrasse, un important carrefour menant au marché de Madina, le plus grand marché de la capitale guinéenne. Les usagers de la route, qu’ils soient automobilistes, motocyclistes ou piétons, sont interdits d’emprunter cette voie. Ce qui cause des désagréments considérables pour les passagers.
Pour atteindre leur destination, les usagers doivent désormais débourser le double du tarif habituel. Par exemple, un trajet vers Madina, qui coûtait auparavant 5 000 francs guinéens, s’élève désormais à 10 000 francs en raison des détours imposés par les nouvelles restrictions.
Saidou Diako est un conducteur de moto-taxi à Dixinn-Terrasse, il explique le calvaire devenu son quotidien depuis quelques jours.
« Dans ces deux jours, nous traversons une situation très difficile. Avant, c’était ici le terminus des motos tricycles, mais avec l’interdiction de stationnement, nous pouvons passer plus de deux heures sans avoir un seul client. Les passagers doivent payer le double du transport initial pour arriver à destination. A défaut, je préfère conserver mon carburant dans ma moto », a-t-il dit.
Sur place, un important dispositif de sécurité a été déployé pour faire respecter cette décision. Les agents de sécurité n’hésitent pas à interpeller les automobilistes et motards qui stationnent dans la zone, souvent par ignorance des nouvelles régulations. Un jeune conducteur a même failli être victime d’un accident lors d’une intervention policière, qu’un témoin a qualifiée de brutale.
Dixinn-Terrasse n’est pas seulement un point de transit, mais également un centre commercial majeur, avec de nombreuses boutiques vendant divers articles, y compris des vêtements. Les commerçants de cette zone ont également reçu l’ordre de fermer leurs établissements à partir du 27 septembre 2024, date de début de la semaine de l’indépendance décrétée par les autorités politiques, qui s’étendra jusqu’au 3 octobre. Un des jeunes qui y travaillent se dit dans l’obligation de se soumettre à la décision par peur de subir des représailles.
« Ça fait mal, mais que pouvons-nous faire ? Si vous manifestez, il y aura d’autres conséquences. Donc, nous ne pouvons pas manifester. Nous sommes obligés de respecter leurs décisions », s’indigne Mohamed Lamine Youla.
Malgré les désagréments causés par ces mesures, certains citoyens appellent les commerçants à faire des sacrifices pour honorer le 2 octobre, date marquant l’indépendance de la Guinée. Amadou Diallo, riverain, est l’un d’entre eux.
« C’est la fête de l’indépendance du 02 octobre qui a été délocalisée à Dixinn-Terrasse. Je crois que les commerçants doivent accepter le sacrifice. Même nous, les piétons, pour aller à Madina, nous faisons le détour. La place n’étant pas grande, il faudra que tous ces marchands se sacrifient. La semaine de l’indépendance, c’est du 27 septembre au 03 octobre 2024. Après, tout le monde va vaquer à ses occupations », a-t-il indiqué.
Cette situation soulève des inquiétudes parmi les citoyens de Dixinn-Terrasse, qui doivent jongler entre les sacrifices imposés et leur quotidien déjà éprouvé. La célébration de l’indépendance, bien qu’importante, semble avoir des conséquences non négligeables sur la vie des habitants et des commerçants de la zone.
Lamine KABA pour Guineematin.com
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