Le tronçon Lola-N’zérékoré complètement coupé : « Nous avons fait quatre jours ici, même un vélo n’y passe pas »

C’est une descente aux enfers pour les usagers de la route Lola-N’zérékoré depuis l’affaissement d’un pont dans le district de Karana. La déviation -aménagée en catastrophe par les autorités- ne résiste pas au trafic. Les véhicules s’y embourbent à tous les coups. Actuellement, de longues files de véhicules sont formées de part et d’autre de la route, en attente d’une solution qui leur permettrait de traverser et continuer leur chemin. Certains usagers ont déjà passé une semaine dans cet endroit, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Le chauffeur Thierno Abdoulaye est arrivé dans cette zone le weekend dernier. Et devant lui, une file interminable de véhicules, tous immobiles. Il demande au syndicat et aux autorités de se pencher sur cette situation pour sortir les usagers de ce calvaire.

“Nous sommes actuellement entre N’zérékoré et Lola. Mais, il y a un pont qui a cédé ici. Il y a des gens qui ont fait quatre jours, voire une semaine ici. Des gens en provenance de la Côte d’Ivoire pour Lola qui sont bloqués ici. Il y en a aussi qui viennent de N’zérékoré pour Lola qui sont immobilisés ici. Tout le monde est bloqué ici, même un vélo n’y passe pas. Nous demandons au syndicat des transporteurs et aux autorités de nous aider à avoir une déviation ici, en attendant la reconstruction d’un pont. Nous souffrons vraiment ici”, a-t-il déploré.

A ses côtés, plusieurs autres chauffeurs se plaignent des souffrances auxquelles ils font face depuis quelques jours sur cette route.

“Nous avons passé une semaine entière ici. Nous trouvons à peine à manger, et les gens souffrent. La circulation est complètement bloquée et nous ne voyons aucune solution pour partir d’ici. Mais ce qui nous inquiète surtout, c’est le fait qu’il n’y aucune initiative des autorités sur le terrain pour nous donner une once d’espoir de quitter cet endroit”, dénonce Mamadou Mouctar, un chauffeur en provenance d’Abidjan (Côte d’Ivoire).

Cet autre chauffeur, Ousmane Bah, fait part de sa déception vis-à-vis des autorités.

“Toutes nos routes sont en piteux état. C’est une déception. C’est vraiment la faute aux autorités, parce que c’est elles qui n’ont pas construit de bonnes routes. Avec toutes les taxes et autres mesures qu’elles nous imposent, les autorités sont incapables de faire de bonnes routes. Sur nos routes, il y a encore des ponts qui datent de l’époque coloniale. Et ce sont ces ponts qui sont en train de s’affaisser actuellement. Sur la route de Lola où nous sommes ici, un véhicule est embourbé sur la déviation depuis trois jours. Ils ont déchargé toute la marchandise qu’il transportait, mais jusqu’à présent il n’a pas réussi à se tirer de là”, a-t-il indiqué.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tel : 622 97 27 22

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