La rentrée des classes au compte de l’année scolaire 2024-2025 a eu lieu ce mercredi, 25 septembre 2024, en Guinée. Dans la préfecture de Coyah, cette rentrée a été effective dans tous les établissements de l’enseignement pré-universitaire. Mais, peu d’élèves ont accepté de reprendre aujourd’hui le chemin de l’école. Malgré la présence des enseignants et de l’encadrement pédagogique, les salles de classe sont restées majoritairement désertes surtout dans les écoles publiques, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Au collège Hadja Rabiatou Sérah Diallo, tout comme à l’école primaire de Sanoyah km36, en passant par l’école élémentaire de Somaya-Centre et au lycée collège Fili à Coyah, le constat est désolant. L’absence des élèves dans les classes saute aux yeux des visiteurs.
Certains établissements, comme l’école primaire de Sanoyah km36 et le collège Hadja Rabiatou Serah Diallo, étaient quasiment vides. Ils n’ont enregistré que 4 élèves présents. Des élèves qui ont finalement rebroussé chemin pour rentrer chez eux. Une situation que Prosper Nyankoye 2 Haba, principal du collège Hadja Rabiatou Sera Diallo sis à Sanoyah rails, déplore.
« Depuis le 16 septembre, nous sommes à l’école. Et nous avons entamé les préparatifs à savoir : l’assainissement, la réparation des tables-bancs… Ce matin, c’est l’ouverture des classes. Comme vous l’avez constaté, les classes sont ouvertes, les membres de la direction, les professeurs qui ont cours sont venus. Ce qu’on déplore un peu, c’est que les élèves n’ont pas répondu. Ce matin, il n’y a eu que 4 élèves qui sont venus en tenue. Mais eux aussi, quand on les a mis en classe, ils n’ont pas fait 30 minutes, ils ont disparu. L’effectif total des élèves, c’est 1315 élèves dont 425 filles (provisoire). Cet effectif suit les cours à double vacation. Ce matin par exemple, c’est les classes de 10e et 7e qui devaient venir avec un effectif de 715 élèves », a-t-il indiqué.
Cependant, il estime que cette absence peut être dûe à plusieurs facteurs.
« Moi j’impute la responsabilité de cette morosité à la grande pluie qui s’est abattue sur la préfecture ce matin. Imaginez-vous, les enfants, avec leurs belles tenues, ils ne voudraient pas être mouillés ou ils ont froid. Sinon, ils sont largement informés », a-t-il souligné, avant d’évoquer le déficit d’enseignants auquel il fait face aujourd’hui.
Au groupe scolaire, ABC School, sis au km36, le même constat se dresse. Aly Badara Camara, fondateur de ladite école primaire, se félicite déjà de la présence de quelques élèves, malgré une forte pluie qui s’est abattue dans le quartier ce matin.
« Se retrouver aujourd’hui après trois mois de vacances en tant qu’encadreur et responsable d’école. Personnellement, je suis content d’avoir renoué avec les enfants et le corps enseignant. On ne peut que se conformer à la décision du ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation. Et particulièrement chez nous ici, tout est prêt pour que les cours débutent normalement. J’avoue que la pluie a beaucoup joué dans la l’absence des élèves ce matin. Si ce n’est pas nous, tu ne verras pratiquement pas d’élèves dans les autres écoles ce matin », s’est-il réjoui, avant d’inviter les parents élèves à envoyer maintenant leurs enfants à l’école afin de respecter le calendrier fixé par les autorités éducatives.
À l’école élémentaire de Somayah-centre, dans la commune urbaine de Manéah, c’est les mêmes lamentations chez la directrice. À en croire Mariama Dalanda Diakité, c’est seulement les enfants des maîtres de l’école qui sont venus en tenue aujourd’hui.
« Je commencerai à remercier les enseignants de l’établissement qui ont répondu présent très tôt ce matin. En ce qui concerne les élèves, franchement, nous sommes désolés, on ne sait pas ce qu’il s’est passé avec les parents, mais on a que quelques enfants des enseignants qui sont venus en tenue ce matin. Je lance un appel aux parents de laisser leurs enfants venir à l’école même si toutes les fournitures ne sont pas achetées. S’ils n’ont pas de cahier, nous on peut leur trouver les cahiers de 100 pages. Parce que moi je pense que ce retard est dû au manque de moyens. Tout le monde pleure qu’il n’y a pas d’argent », a-t-elle déclaré.
Au complexe scolaire et universitaire Amadou Dieng de Bentourayah, les élèves ont bravé la pluie pour ne pas rater les premiers cours de l’ouverture des classes. Le proviseur, Amadou Oury Bah, salue le courage de certains élèves déjà en classe.
« La journée d’aujourd’hui est seulement moche au niveau des élèves. Sinon à A. Dieng, tout le personnel d’encadrement, y compris les enseignants, est présent. Les quelques élèves qui ont eu le temps et le courage de braver cette forte pluie sont en situation de classe avec les professeurs », a-t-il indiqué.
Cependant, certains responsables de l’éducation, comme M. Bah, restent optimistes, espérant que ce retard soit seulement passager.
« La date choisie par le département, peut-être c’est ce qui n’est pas bon pour les parents d’élèves. Les parents pensent que s’ils laissent les enfants venir le 25 qu’ils auront 10 mois à payer dans l’année. Or, c’est toujours 9 mois. En plus, la conjoncture actuelle aussi chez les parents. Ils vont vous dire qu’il n’y pas eu de paie pour préparer la rentrée scolaire de ses enfants. On a espoir qu’ils viendront petit à petit. C’est le début qui est difficile », a-t-il dit.
Enfin, il convient de rappeler que plusieurs raisons peuvent expliquer cette situation. Tout d’abord, la précarité économique reste un facteur important. Beaucoup de familles de la préfecture se plaignent de la cherté de la vie. En outre, cette ouverture a coïncidé à une période de grande pluie, mettant en danger des écoliers adolescents.
Malick DIAKITE pour Guineematin.com
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