Il n’y a pas eu d’engouement dans les écoles publiques de Conakry ce mercredi, 25 septembre, au compte de l’ouverture des classes pour l’année scolaire 2024-2025. Au lycée Ahmed Sékou Touré de Gbessia, ancien lycée Aviation, la situation préoccupe encadreurs et apprenants. Alors que les portes de l’établissement sont ouvertes, les salles de classe affichent un taux d’absence alarmant. Tel est le constat fait sur place par Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Dans cet établissement public, le constat est sans appel : de nombreuses salles de classe sont restées désespérément vides. Les classes de Terminales (Sciences Mathématiques, Sciences sociales et Sciences expérimentales) ont été particulièrement touchées, avec l’absence remarquée des enseignants et des élèves.
Dans certaines salles de classes, comme la 12ème année Sciences sociales, sur un effectif d’une cinquantaine d’élèves, deux à trois ont répondu à l’appel. Même constat pour les enseignants, également absents
Alpha SACKO, professeur de français au lycée, exprime son inquiétude face à cette situation.
« Les examens deviennent de plus en plus difficiles. Quand je vois qu’un seul élève est en classe alors que l’effectif habituel est entre soixante et soixante-dix, c’est un véritable sentiment de désolation. Je demande aux élèves de ne pas attendre, car l’examen se prépare dès le début de l’année. Ils doivent être présents pour suivre les cours. »
De son côté, Mohamed Soumaoro, élève en classe de Terminale Sciences mathématiques, déplore cette absence.
« On a annoncé à la télé que la rentrée était le 25 septembre. Nous ne pouvions pas changer cela. Si les professeurs sont là, nous devrions aussi être présents. C’est ce qui est normal. »
Saa Elie Millimouno, élève en 12ème année Scientifique, adopte une approche plus compréhensive face à l’absence des enseignants.
« Peut-être qu’il y a des empêchements à cause de la pluie. Nous attendons de voir la situation d’ici à 10 heures », lance-t-il.
Le proviseur, Sidiki Kouyaté, ne cache pas sa préoccupation face à la nonchalance des élèves lors des premières journées de cours.
« Malgré la pluie battante, les professeurs sont venus et quelques élèves sont là. J’ai demandé à ceux qui ont fait l’effort de venir de recevoir leur premier cours. Il est vital que les parents sensibilisent leurs enfants à l’importance d’être présents dès le premier jour », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, monsieur Kouyaté rappelle que depuis une décennie, le système éducatif guinéen souffre de cette tendance à toujours reporter les choses. Il insiste sur le fait que même en l’absence d’une majorité d’élèves, les cours continueront d’être dispensés. « L’instruction est claire : même s’il n’y a qu’un seul élève, les cours doivent être donnés. Chaque élève a le droit de recevoir son enseignement », explique le proviseur.
Lamine Kaba pour Guineematin.com
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