Récemment, un chimpanzé s’est emparé d’un bébé, d’environ 7 mois, dans la commune rurale de Bossou, relevant de la préfecture de Lola, qu’il avait fini par tuer. Le drame avait suscité la colère de la population locale, notamment les jeunes, qui s’étaient violemment attaqués aux installations de l’Institut de recherche environnementale de Bossou (IREB), accusé de garder ou d’élever les chimpanzés. Paul Lamah, directeur général de l’IREB, interrogé par la rédaction régionale de Guineematin.com basée à N’zérékoré, est revenu sur ce qui s’est passé suite au déferlement de violences qui a causé d’énormes dégâts matériels.
« C’était le vendredi, 20 septembre 2024. Une femme du nom de Maa Zogbéla était partie déterrer du manioc dans son champ, non loin de la réserve de l’IREB. Elle avait déposé son bébé à côté pour déterrer le manioc. Un bébé de 7 mois. C’est alors qu’un chimpanzé est venu prendre le bébé. Prise de panique et de peur, elle est venue informer le village. Dès que les jeunes sont partis chercher le bébé, ils l’ont retrouvé mort », a introduit Paul Lamah.
Poursuivant, le directeur de l’institut de recherche environnementale de Bossou a mis en lumière les dégâts matériels enregistrés lors de cette révolte.
« Quand la population a vu cela, les gens s’en sont pris aux installations et infrastructures de l’IREB, où ils ont incendié un bâtiment de 9 chambres, un grand salon, deux magasins, un garage avec trois douches internes et tout son contenu. C’est ce bâtiment qui servait de logement pour nos étrangers. Puis, un autre magasin où on gardait le groupe électrogène a été incendié. En plus, un magasin de dépôt des matériels de laboratoire pour nos partenaires japonais ainsi que le bloc « B » qui servait de bureau et de salle de conférence avaient été complètement endommagés. Les portes avaient été enlevées. Ils ont enlevé les documents, les ordinateurs dans les bureaux, et ils ont cassé d’autres. Même le bâtiment qui est en construction, ils ont tout saccagé. Ils ont aussi enlevé le soubassement d’un bâtiment de quatre chambres qui était en début de construction, même chose pour la station météo. Je ne peux pas estimer la valeur monétaire des dégâts matériels, puisque je ne connais pas les prix de ces matériels-là. Les chimpanzés sont à l’état sauvage, ce n’est pas l’IREB qui les garde », a-t-il expliqué.
En outre, Monsieur Lamah a déploré la perte de ce bébé ainsi que les dommages subis lors de cet événement. « L’armée avait arrêté quatre jeunes et ils étaient au camp. Mais vu la mauvaise intention de la population, les autorités et moi avions décidé de les libérer afin d’éviter le pire. En dehors de tout ça, il n’y avait pas eu de cas de mort ni de blessé grave. Je suis vraiment désolé et touché, surtout par rapport au bébé qui a perdu la vie, et non pas que seulement à cause des matériels endommagés. Il y avait même une délégation gouvernementale pour présenter les condoléances à la famille éplorée », précise-t-il.
Par ailleurs, Paul Lamah lance un appel aux populations de Bossou : « J’ai un message de remerciement envers les autorités, surtout à monsieur le préfet de Lola, les forces de défense et de sécurité de Lola, qui se sont tous levés comme un seul homme pour atténuer le mouvement. A la population, je demande la retenue, car ces dégâts ne peuvent pas ressusciter ce bébé. Ce genre de drames sont devenus récurrents cette année dans la zone de Bossou, à cause d’une grande emprise des hommes sur les animaux, au point où les animaux n’arrivent plus à trouver de la nourriture nécessaire pour leur survie, mais aussi leurs perturbations du point de vue habitation et leurs fonctionnements écologiques. Dans ce cas, les animaux et les humains portent intérêt sur les mêmes ressources. C’est ce qui est à la base de ces problèmes-là », a laissé entendre le Directeur de l’institut de recherche environnementale de Bossou, Paul Lamah.
De N’Zérékoré, Jean David Loua et Alexis Balamou pour Guineematin.com
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