Accusé d’avoir acheté des faux billets d’avion à Hamidou Sanoh, Ibrahima Touré et Kadiatou Diallo pour un voyage pour les USA, via la Turquie et le Nicaragua, Abdoulaye Condé risque un an d’emprisonnement et une forte amende. Telles sont les peines requises à son encontre ce mercredi, 24 septembre 2024, par le parquet du tribunal correctionnel de Dixinn. Pourtant, le prévenu nie en bloc les faits de trafic illicite de migrants pour lesquels il est jugé, arguant n’avoir facilité que l’obtention des billets d’avion, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
L’audience de ce mardi a été consacrée aux réquisitions et plaidoiries des parties au procès devant le juge Mory Bayo.
Dans ses réquisitions, le représentant du ministère public a rappelé les faits avant de demander de retenir Abdoulaye Condé dans les liens de la culpabilité. « Ce marchand a présenté toutes les garanties pour un voyage aux plaignants en passant via le Nicaragua pour les États-Unis. Il a reçu des montants colossaux pour aller acheter des billets de voyage. Il a tout arrangé. Ils ont pris l’avion pour la Turquie. Mais arrivés là-bas, ces gens ont été arrêtés par les autorités turques. Ils sont revenus en Guinée après et se sont rendus compte qu’il s’agit d’un escroc… C’est un prévenu qui ne regrette pas son acte… mettez un terme à ce comportement. Il n’a aucune compétence de faire voyager quelqu’un », a-t-il lancé avant de requérir 1 an d’emprisonnement contre le prévenu, 5 millions d’amende. Sur l’action civile, le procureur va demander de rétablir les parties civiles sans leurs droits.
Dans sa plaidoirie, l’avocat de la défense plaide non coupable. « En qualité de commerçant à Madina, il a été contacté par les plaignants. Il n’avait aucune mauvaise intention. Toutes ces personnes ont reçu leurs billets d’avion. Il n’y a pas d’infractions. Partout où on parle de visa, de billets d’avion, on ne peut pas parler de clandestinité », a-t-il dit avant de plaider l’application de l’article 497 du code de procédure pénale, pour manque de preuves, et également l’application de l’article 544 du même code, en renvoyant son client des fins de la poursuite pour délit non constitué. « Si par extraordinaire, votre auguste tribunal retient quelque chose, veuillez appliquer les articles 116 et 117 du code pénal en lui accordant de larges circonstances atténuantes », a-t-il ajouté dans sa plaidoirie.
Pour sa propre défense, Abdoulaye Condé a réitéré sa position : « ce que je peux dire, je n’y suis pour rien dans cette affaire. Je devais juste acheter des billets d’avion, et je l’ai fait ».
Le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 30 septembre 2024.
Kadiatou Barry pour Guineematin.com