Dans un climat d’incertitude et de douleur, Laouratou Bangoura, veuve du colonel Célestin Bilivogui, a partagé son témoignage poignant sur les circonstances entourant la mort de son mari. Le 8 novembre 2023, la dernière fois qu’elle a eu des nouvelles de lui, Laouratou ne se doutait pas qu’elle serait appelée à identifier son corps près d’un an plus tard.
Hier matin, à 8 heures, un appel inattendu a bouleversé son quotidien. « On m’a demandé de venir au camp Samory. J’ai répondu que j’étais disponible, surtout si c’était à propos de mon mari », a-t-elle déclaré.
Après un trajet en taxi, elle a été transportée dans une voiture vers Ignace Deen, pensant que son mari était souffrant. L’angoisse s’est intensifiée lorsqu’elle a été conduite directement à la morgue, un lieu qu’elle n’aurait jamais voulu visiter.
À son arrivée, des agents lui ont demandé d’identifier le corps. « Je me suis demandé pourquoi c’est aujourd’hui que l’on m’envoie vérifier le corps. C’est à la mort que l’on m’invite », a-t-elle dit d’une voix tremblante.
Quand elle a enfin vu son mari, son cœur s’est brisé. « C’était le corps de mon mari, allongé dans un tiroir de la morgue, tout son corps était enflé », décrit-elle.
Depuis la disparition de Célestin, Laouratou a multiplié les démarches pour obtenir des nouvelles. Elle a rencontré des responsables au haut commandement de la gendarmerie nationale et a sollicité l’aide de l’avocat de son mari, Maître Salifou Béavogui. Malheureusement, ses efforts n’ont pas abouti.
Elle se remémore les derniers moments de son époux avant son arrestation. « Il m’a appelée pour me dire qu’il avait été convoqué par Balla Samoura. J’étais en confiance, je savais qu’il ne ferait de mal à personne », raconte-t-elle.
Mais ce qui devait être une simple convocation s’est transformé en un véritable drame. Célestin a été arrêté, et Laouratou n’a plus eu de nouvelles de lui jusqu’à l’appel tragique d’hier.
Aujourd’hui, Laouratou réclame le corps de son mari pour pouvoir lui donner une sépulture digne, entourée de leurs trois enfants, qui portent le poids de cette perte. « Mon beau-frère a essayé d’intervenir, mais ils ont refusé », déplore-t-elle d’une voix chargée d’émotion.
Dans cette épreuve, Laouratou Bangoura reste déterminée à obtenir justice et à honorer la mémoire de son mari.
Lamine Kaba pour Guineematin.com
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