Lu pour vous ! Un des principaux opposants en Guinée a appelé jeudi à se dresser contre une éventuelle candidature à la présidentielle du chef de la junte Mamadi Doumbouya, qui a pris le pouvoir par la force en 2021.
De hauts responsables de la junte se sont récemment dits favorables à une candidature de leur chef à ce scrutin tandis que M. Doumbouya n’a pour sa part pas indiqué s’il se présenterait ou non.
La « charte de la transition » établie par la junte peu après le coup d’Etat impose qu’aucun membre de la junte ne se présente aux élections. Le général Mamadi Doumbouya avait réitéré plusieurs fois son engagement à ne pas se présenter à la présidentielle.
« Le général Mamadi Doumbouya a tombé le masque après avoir cherché à gagner du temps et à abuser ces 3 dernières années de notre confiance et de notre bonne foi », accuse dans un communiqué Cellou Dalein Diallo, figure de l’opposition en exil.
« Son intention d’être candidat à sa propre succession alors qu’il a fait le serment d’organiser des élections libres, transparentes et inclusives pour céder la place à des dirigeants régulièrement élus, est un grave parjure personnel », ajoute-t-il.
Il appelle toutes les forces vives de la Guinée et la communauté internationale à s’opposer « à la volonté du général Mamadi Doumbouya de se maintenir à la tête de l’Etat guinéen ».
Les autorités guinéennes dominées par les militaires ont présenté fin juillet un avant-projet de Constitution avec l’objectif de le faire voter par référendum avant la fin de l’année. Mais aucune date n’a encore été arrêtée pour soumettre à la population ce texte rejeté par les principaux partis d’opposition et organisations de la société civile.
La junte s’était initialement engagée sous la pression internationale à céder la place d’ici à fin 2024 à des civils élus. Elle a fait savoir depuis qu’elle manquerait à sa promesse.
Le ministre guinéen des Affaires étrangères a déclaré la semaine dernière devant des diplomates et des représentants de la francophonie à Paris que toutes les élections devant concourir au retour de l’ordre constitutionnel se tiendraient en 2025.
AFP