Disparition de personnalités civiles et militaires : Abdoulaye Sadjo Barry craint le pire pour Foniké Menguè et Billo Bah

Abdoulaye Sadjo Barry, président BAG

Depuis quelques mois, la Guinée est secouée par une série de décès soudains de personnes détenues par le régime de transition. Parmi les cas tragiques, on dénombre la mort de Sadiba Koulibaly (ex chef d’état-major général des armées), celle du Colonel Célestin Bilivogui, ainsi que celle récente d’un jeune homme incarcéré pour avoir brûlé l’effigie du président Mamadi Doumbouya au carrefour M’balia, dans la commune urbaine de Kankan. A cela s’ajoute la disparition de Oumar Sylla alias “Foniké Menguè” et Mamadou Billo Bah, deux leaders du FNDC (Front national pour la défense de la constitution), depuis leur enlèvement à Conakry le 9 juillet dernier. Tous ces événements suscitent une profonde inquiétude au sein de la population et des acteurs politiques et sociaux.

Pour le président du parti Bloc pour l’Alternance en Guinée, tous les Guinéens doivent craindre pour leur sécurité, y compris le président de la transition, Général Mamadi Doumbouya.

« Acteurs politiques, sociaux ou simples citoyens, qui n’est pas inquiet aujourd’hui en Guinée ? Quand un pays évolue de la sorte, la finalité est toujours dramatique, mauvaise. Ces disparitions d’opposants et de militaires peuvent contribuer à rendre fertile le terrain pour une insurrection générale, spontanée, capable de faire tomber des régimes et plonger le pays dans le chaos. Ce qui n’est pas souhaitable pour un pays comme la Guinée qui regorge de ressources stratégiques convoitées », a-t-il indiqué.

Face à cette réalité, Abdoulaye Sadjo Barry appelle à la sagesse des dirigeants actuels. Il estime qu’il est crucial de méditer sur les conséquences de leurs actions, car celles-ci pourraient fortement influencer leur héritage.

Pour illustrer son propos, ce leader politique rappelle l’histoire politique de l’Afrique est jalonnée d’exemples de chefs de junte autrefois puissants, tels que Charles Taylor du Liberia, Moussa Dadis Camara de la Guinée, Robert Gueye de la Côte d’Ivoire (…) qui ont tous connu une chute tragique. Ils ont très souvent été rattrapés par leurs actes. Et leurs sorts devrait servir de leçon pour ceux qui détiennent le pouvoir aujourd’hui en Guinée.

De Sekou Ahmed Touré à Alpha Condé, les avis des Guinéens ont toujours été mitigés sur leurs anciens dirigeants. Le président du BAG espère que la Guinée puisse un jour être le théâtre d’un changement positif, où les anciens dirigeants sont accueillis avec respect et amour, plutôt que crainte et ressentiment. Les citoyens attendent des actions concrètes qui favoriseront un dialogue inclusif et une véritable réconciliation nationale. Une telle démarche pourrait non seulement apaiser les tensions actuelles, mais aussi ouvrir la voie à un avenir pacifique et prospère pour tous les Guinéens.

En ces temps incertains, il est impératif que chaque voix compte et que chaque citoyen soit entendu. La Guinée mérite mieux qu’un cycle de violence et de méfiance ; elle mérite un avenir où la justice et la paix règnent en maîtres.

Lamine Kaba pour Guineematin.com

Tel : 620995917

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